L’imam Kanté a démissionné de la plateforme « Aar liñu bokk », estimant qu’elle s’écarte de ses objectifs. Selon « Libération », l’Ong Jamra qui donne la nouvelle, précise qu’elle reste, elle, dans le mouvement.
Lorsqu’il a reçu le coup de fil de Aliou Sané, coordonnateur de «Y en amarre», sur proposition de Abdourahman Sow de «CosM23», l’invitant à participer à la mise en place d’une initiative citoyenne exigeant que la lumière soit faite sur la gouvernance des ressources naturelles de notre pays, notamment le pétrole et le gaz, imam Ahmadou Makhtar Kanté s’était dit «enthousiaste, vu l’importance de ce sujet pour le développement de notre pays».
« C’est par le biais de Imam Kanté, avec qui Jamra a toujours entretenu d’excellentes relations de confiance, fraternelles et amicales, que Jamra a rejoint la Plateforme «Aar li ñu bokk», le 11 juin, soit trois jours seulement après qu’elle fut portée sur les fonts baptismaux. Ainsi, nos deux structures en devenaient de facto des membres-fondateurs », selon une déclaration de l’Ong Jamra qui ajoute : «Si aujourd’hui Imam Kanté dit ne plus se sentir à l’aise «avec un certain état d’esprit qui semble de plus en plus dominer cette plateforme, ainsi que les méthodes de lutte qui sont mises en œuvre»; et que joignant l’acte à la parole, il annonce, ce 19 juin, son retrait de la Plateforme pour marquer son désaccord «sur les méthodes de lutte et la tendance du mouvement à s’écarter des objectifs de départ», Jamra ne peut qu’en pendre acte et respecter cette décision souveraine du frère Imam Ahmadou Makhtar Kanté, dont la foi, l’abnégation et l’engagement patriotique n’ont jamais fait l’ombre d’un doute.
Jamra est cependant rassurée de l’entendre dire qu’il «reste néanmoins résolument ancré dans la citoyenneté active pour que notre pays s’inscrive comme il se doit dans une perspective de bonne gouvernance».
N’empêche que Jamra «réaffirme son ancrage dans la plateforme «Aar li ñu bokk» ; réitère sa confiance aux vaillants acteurs de cette noble initiative citoyenne; les exhorte à rester légalistes,en inscrivant toujours leurs actions dans une démarche pacifique, républicaine et respectueuse des lois et des institutions de notre pays ; à avoir toujours à cœur la préservation de la stabilité sociale et de la paix civile, certes,mais de continuer à faire preuve de vigilance et de détermination dans cette légitime revendication de l’écrasante majorité de nos compatriotes, exigeant que la lumière soit faite dans les attributions de nos concessions pétrolières et gazières. Lesquelles ne sont la propriété de personne ni d’aucun clan, mais un patrimoine commun à tous les Sénégalais ! ».
Libération