L’actualité est dominée, ces jours-ci, entre autres sujets, par le débat sur la publication de l’Histoire générale du Sénégal ». Les auteurs, dirigés par le Pr. Iba Der Thiam, ont été critiqués par une partie des spécialistes en la matière. Selon le professeur Lamane Mbaye, l’histoire fait souvent objet de controverses. Elle est avant tout un parti pris.
«Il n’y a pas une exactitude par rapport à ce qui est dit, parce que toujours, comme le dit Lévi-Strauss, un récit de tradition orale par exemple est constitué de l’ensemble de ses versions communes. En histoire, on parle de versions. L’histoire est écrite, la tradition orale, elle, est orale. Mais il y a toujours une forte dose d’idéologies. Il y a eu toujours une forte dose d’appartenance à une communauté, à une société, à une culture. Et c’est ce qui fait que l’histoire est avant tout un parti pris», soutient-il sur iRadio.
Quant au docteur en histoire contemporaine Mouhamadou Moustapha Sow, il liste ici les enjeux qui se cachent derrière le récit historique. «Sa complexité survient au moment où l’histoire étant aussi une discipline qui contribue à la construction de la citoyenneté. Elle propose des enjeux à la fois politique, des enjeux économiques et surtout des enjeux mémoriels.
Et ce sont ces enjeux politiques et mémoriels qui font qu’on a du mal parfois à s’entendre», renseigne-t-il. Mais attention aux confusions, dit l’historien. «On confond malheureusement l’histoire et la mémoire. La mémoire n’est pas de l’histoire. Et la plupart de ceux qui s’agitent par rapport à cette question sont dans le registre du discours mémoriel qui n’est pas du discours historique».