Les parents des étudiants sénégalais bloqués à Wuhan, en Chine, se sont rassemblés en collectif et tiendront une conférence de presse ce mercredi 4 février. Treize sénégalais se trouvent actuellement confinés à Wuhan, épicentre de l’épidémie de coronavirus. Ils ont lancé un appel aux autorités de Dakar pour organiser leur retour.
Le président Macky Sall a déclaré lundi que le Sénégal « n’avait pas les moyens de rapatrier » ses ressortissants à Wuhan. Une déclaration qui suscite de nombreux commentaires, sur les réseaux sociaux, et à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Dans sa chambre universitaire, Ahmed Thiam suit de près les informations à la télévision. Etudiant en médecine, il estime, comme le président, qu’un rapatriement de ses compatriotes « n’est pas simple ». « On ne peut pas, d’un point de vue épidémiologique, se permettre d’aller là-bas les bras ouverts, alors que le Sénégal n’est pas doté d’une logistique assez efficace. L’État du Sénégal se doit de les rapatrier, mais il s‘agit de mettre les moyens qu’il faut. »
Question de moyens ou plutôt de volonté politique, estime Isabelle. En pleine révision pour ses examens, cette étudiante en pharmacie se dit « solidaire » de ses compatriotes. « Ils ont tout de même le droit de revenir au pays, continuer leur période de quarantaine ici. C’est mieux que d’être en Chine, de ne pas pouvoir étudier ni sortir. Et ils n’ont aucune aide psychologique et familiale. Je ne trouve pas ça normal. »
L’État sénégalais a envoyé une aide financière de 600 000 francs CFA par étudiant bloqué à Wuhan, un peu plus de 910 euros. Ça ne suffit pas pour Babacar. « Je ne pense pas que ce soit un problème moi. Je pense qu’il (Macky Sall, Ndlr) ne veut pas contredire les Chinois. Il devrait soutenir ses ressortissants, comme beaucoup d’autres pays. Certains pays africains, comme le Maroc, ont déjà rapatrié leurs étudiants ! »
Le Maroc, mais aussi l’Algérie, qui a rapatrié des ressortissants algériens, tunisiens, libyens et mauritaniens. Ces étudiants appellent les autorités sénégalaises à s’organiser avec d’autres États de la région.