Poursuivi pour le délit de coups et blessures volontaires sur le courtier Modou Sow, Balla Mbengue a été jugé hier par le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Le prévenu qui cherchait une maison à louer, s’était adressé au courtier Modou Sow, après lui avoir versé la somme de deux mille francs. Ils sont tombés d’accord sur une maison, mais grande a été la surprise du prévenu lorsque, trois jours plus tard, il a constaté que la maison en question avait été donnée en location à un autre. Le prévenu Balla Mbengue a tout de même regretté son geste à la barre du tribunal de Pikine Guédiawaye.
Lors de l’interrogatoire d’audience, et en l’absence de la partie civile, il a expliqué les circonstances de la bagarre qui l’a opposé au courtier Modou Sow. Selon lui, les faits remontent au mois de juillet dernier. À la veille de l’hivernage, il avait décidé de changer de domicile, car le lieu où il habitait avec ses parents était dans une zone inondable. C’est pourquoi, il s’était attaché les services de Modou Sow, un courtier qui devait lui montrer une maison en location. Pour le service, ce dernier exige d’être payé à 2000 FCA. Le prévenu s’exécute et après avoir inspecté une maison proposée par le courtier, il a donné son accord. Il aurait même suggéré à la partie civile de l’amener auprès du propriétaire pour qu’il verse la caution. Mais, le courtier lui aurait demandé d’attendre, alors pourtant qu’il était pressé de sortir de là où il habite du fait de l’imminence du démarrage de la saison des pluies. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il a alors pris son mal en patience. Trois jours après, il est revenu à la charge pour voir si les travaux qui devaient être réalisés dans la maison sont terminés. Grande a été sa surprise de constater que la maison avait déjà été prise ! Le courtier l’avait donc roulé. Quelques jours plus tard, ils se rencontrent dans la rue. Balla Mbengue l’aborde pour lui reprocher ce qu’il lui a fait. Ces remarques n’étaient pas du goût du plaignant qui soutient que les deux mille francs encaissés constituent la rémunération d’un service rendu. Un échange de propos aigres doux s’en est suivi. Des insultes ont fusé de partout. L’accompagnant du courtier était même prêt à rembourser les deux mille francs, mais le prévenu a refusé prétextant que c’est moins l’argent que l’acte qu’il fustige. Au cours de la bagarre qui a suivi, Balla Mbengue soulève son antagoniste avant de le terrasser sur la chaussée. Ce qui lui occasionne des traumatismes. L’avocat de la partie civile, Me Ahmet Fall a expliqué que le certificat médical de son client fait état d’une Itt de soixante jours. « Il doit subir une opération au niveau du crâne. Il avait la tête enveloppée lors de la première audience et c‘est le juge lui-même qui lui avait demandé de rentrer jusqu’à ce qu’il soit guéri. Actuellement, il est toujours alité. C’est ce qui explique son absence à la barre. Il faut signaler que les deux témoins étaient présents à la barre lors de la dernière audience », a-t-il confié. Madame le procureur a requis une peine ferme de six mois. Me Ibrahima Mbengue de la défense a soulevé une exception relative au règlement 05 de l’UEMOA. « Mon client a été gardé à vue le 18 juillet avant d’être avisé le jour suivant de ses droits alors même que la loi soutient que, dès son interpellation, le prévenu doit être assisté par son avocat » a-t-il révélé. Le président a joint l’exception au fond. Poursuivant, la robe noire a soutenu que son client n’est pas violent. « Vous imaginez la surprise de mon client lorsqu’il s’est rendu compte que les clés de la maison ont été données à quelqu’un d’autre (…)Pour la bagarre, il y a eu excuse de provocation car il a été rejoint de l’autre côté de la chaussée par la partie civile », a plaidé Me Mbengue Après délibération, le prévenu a été reconnu coupable avant d’être condamné à trois mois de prison ferme. Il devra aussi payer à la partie civile la somme de 5 millions de francs en guise de dommages et intérêts.
Le Témoin