Au-delà d’une révision, Bruno d’Erneville, président du Parti pour l’action citoyenne, et membre de la Coalition Jotna appelle à un changement de la Constitution sénégalaise. A la barre du Jury du dimanche (JDD), ce 27 juin, l’opposant souligne que c’est le pas à franchir afin d’éviter « de perdre des vies humaines sur l’autel d’une pseudo démocratie ».
Après une quinzaine de morts, d’après des chiffres officiels, entre 2011 et 2012, lors des violences préélectorales contre la candidature de l’ancien président Wade, quatorze morts ont été enregistrés, en mars 2021, dans les émeutes qui ont suivi l’arrestation de l’opposant politique, Ousmane Sonko. C’est suffisant pour que l’invité de Mamoudou Ibra Kane élève la voix.
« Je pense qu’il y a un certain nombre de réformes qu’il faudrait qu’on fasse. C’est l’absence de ces réformes qui, à mon avis, est source de ces problèmes. D’abord, le chef de l’État, il faut qu’il devienne le président de tous les Sénégalais, de manière, à ce qu’on puisse n’avoir plus d’appréhension. Ensuite, il faudrait que les hommes politiques que nous sommes apprennent que nous ne sommes qu’un maillon de la chaîne, et que nous allons passer aussi la main. Donc, les lois que nous faisons, les décisions que nous prenons, il faut qu’elles soient pérennes, qui ne soient pas conjoncturelles », a-t-il dit.
« Elles doivent transcender les régimes, les vies politiques. De ce point de vue-là, je crois que notre Constitution est totalement à reprendre. Il y a un certain nombre de choses que les assises nationales avaient proposé, une certaine partie que je considère, une autre que je critique, mais chacun a le droit d’avoir ses positions. Ce qui est sûr, c’est qu’il nous faut une constitution qui permette un véritable équilibre », a-t-il ajouté.
Un changement de la Constitution ?
« Absolument. J’appelle à véritablement à une Assemblée constituante pour refonder complètement une nouvelle République, fondée sur nos valeurs. Savez-vous que dans nos traditions casamançaises, ou même dans le Nord, je crois que Thierno Souleymane Ball a eu de belles réflexions sur les aspects de gestion. En Casamance, lorsqu’on désigne le roi, il sait qu’il devient, je dirai un sacrifié. Il n’a plus le droit de sortir de sa concession, il est à la disposition de la population. Il se sacrifie pour la population. Il a même un roi qu’on avait appelé d’un nom diola qui signifie il voulait fuir parce que lorsqu’on l’a désigné roi il voulait fuir et on l’a rattrapé. C’est ça le sens de ’’ngour’’ (pouvoir) qu’on devrait redonner à la gouvernance africaine. Il faut donc refonder cette République, et c’est à cela que j’appelle. Je crois que si on le fait, on pourra épargner beaucoup de vies et permettre un réel développement ».
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