Ils étaient inséparables. Daouda Diallo et Amadou Diallo étaient comme des frères. Unis par le sang, ces amis inséparables ont été séparés hier par une histoire de carte mémoire. Daouda Diallo, cultivateur, a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné une amputation.
Il a écopé d’une peine de 10 ans de travaux de forcés assortie d’une amende de 20 millions FCfa par la Chambre criminelle de Kaolack. Un drame qui s’est produit en 2017 à Mabo. Âgé de 24 ans, Daouda Diallo est largement revenu sur le jour fatidique où sa vie a basculé. Les faits remontent au 13 juin 2017. Ce jour-là, à Simbara, village situé dans la commune de Mabo, département Mbirkilane, région de Kaffrine, il a soldé ses comptes avec Amadou Diallo. Vers 17 heures, Daouda Diallo s’est rendu à la place publique du village pour réclamer sa carte mémoire à son cousin, Amadou Diallo.
Une carte qu’il lui aurait prêtée et que ce dernier n’a pas voulu lui rendre. Niant même détenir la carte en question, Daouda Diallo abreuve d’injures la victime. Il s’ensuit une violente dispute. N’eût été l’intervention rapide de leurs amis, les deux hommes allaient en découdre. Amadou Diallo retourne chez lui, tandis que Daouda Diallo rumine sa colère. Déterminé à entrer en possession de sa carte mémoire, Daouda Diallo, gagné par une colère noire, menace Amadou Diallo de représailles. Il retourne chez lui, prend son coupe-coupe et quitte la maison.
Vers 19 heures, Amadou Diallo sort de sa maison pour aller en brousse. Il sera suivi quelques minutes plus tard par l’accusé, Daouda Diallo. Arrivé sur les lieux, il demande encore sa carte mémoire à son cousin, cette fois-ci en brandissant un coupe-coupe. Ce dernier tente de s’échapper, mais reçoit un coup au bras. Le coup est tellement violent que le bras a été sectionné. Pour sauver sa vie, la victime court vers le village, avec une main ensanglanté. Il sera poursuivi par Daouda Diallo jusque dans le village. Transporté au centre de santé de Mbirkilane, Amadou Diallo a reçu les premiers soins.
L’infirmier chef de poste qui a reçu le malade, a informé automatiquement le commandant de brigade de gendarmerie Mbirkilane sur la nature de la blessure qu’il vient de soigner. Interrogé, la victime a désigné Daouda Diallo comme étant son bourreau. Interpellé et interrogé à son tour par les gendarmes, Daouda Diallo reconnait être l’auteur des faits. Il maintient ses déclarations jusque devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Grande instance de Kaolack. La victime, Amadou Diallo, estime que son cousin voulait lui ôter la vie juste parce que c’est un haineux. Il s’est constitué partie civile et a réclamé 100 millions en guise de dommages et intérêts.
Pour le procureur de la République, les faits sont clairement établis, en plus des aveux circonstanciés de l’accusé, qui dit être l’auteur du coup qui a provoqué l’amputation du bras d’Amadou Diallo. Il a requis 10 ans de travaux forcés. Pour la défense, assurée par Me Omar Faye, c’est un drame familial et l’absence de témoins pour corroborer les faits fragilise le dossier.
Il plaidé la clémence et à la requalification des faits en coups et blessures volontaires ayant entrainé la perte d’un membre. La chambre criminelle de Kaolack dans son délibéré, a condamné Daouda Diallo à 10 ans de travaux forcés et une amende de 20 millions Fcfa.