Certains observateurs s’interrogent sur l’intérêt grandissant et les véritables motivations de la FIFA à l’égard de l’Afrique.
Il est vrai que ce regain d’intérêt indique un changement majeur dans les objectifs de la FIFA opéré depuis l’élection de Gianni Infantino en 2016.
Les financements alloués aux 211 fédérations de football de la FIFA ont considérablement augmenté sous l’administration d’Infantino.
Avant Infantino, la FIFA allouait chaque année entre 250 000 et 300 000 dollars US à chaque fédération. Cela représentait un total d’environ 60 millions de dollars.
Mais sous le règne d’Infantino, la maison mère du football mondial a multiplié par cinq les allocations aux fédérations.
L’ironie est que Infantino a atteint son objectif malgré le fait que les revenus de la FIFA n’aient pas augmenté de manière significative.
La FIFA ne gagne pas plus d’argent, mais elle redistribue 5 fois plus aux fédérations, injectant désormais jusqu’à 1,5 million de dollars par an vers chacune de ses associations membres.
« Cela représente plus de 300 millions de dollars par an, soit cinq fois plus qu’à l’époque du Président Blatter », a déclaré un président de fédération africaine.
L’augmentation des allocations faisait partie du manifeste électoral d’Infantino, à travers le programme baptisé « Forward ».
Cette augmentation a soulevé des questions sur la raison pour laquelle, avec des recettes plus ou moins identiques, la FIFA distribue maintenant cinq fois plus que par le passé.
La distribution de l’argent, sous l’égide des « Forward Funds », vise à développer le football dans le monde entier.
« C’est un élément clé de la vision de Gianni Infantino pour rendre le football vraiment mondial. Il (Infantino) ne veut pas dire qu’il veut que le football devienne populaire dans le monde entier. C’est déjà une réalité. Ce qu’il veut dire, c’est qu’il aimerait voir les pays et les clubs hors d’Europe devenir des puissances du football et démocratiser la compétitivité sur tous les continents », a déclaré un observateur de longue date du football africain.
La Confédération Africaine de Football (CAF), qui compte 54 associations membres, est la plus grande confédération de la FIFA en termes de pays membres.
L’Afrique est louée pour sa passion, son talent et son potentiel à briller sur la scène mondiale. Toutefois, la mauvaise gouvernance a altéré son potentiel.
« Certains observateurs du football africain mettent parfois en doute l’intérêt de la FIFA pour la CAF et les questions africaines et ose même faire référence à une forme de « colonialisme », a déclaré un fonctionnaire de la CAF sous couvert d’anonymat.
Le fonctionnaire a déclaré que ces personnes représentaient le passé dans lequel une poignée de fonctionnaires s’enrichissaient aux dépens du football.
« L’avenir devrait se faire en partenariat. Prendre l’avenir en main et en toute indépendance ne signifie pas que l’Afrique doit avoir honte de travailler main dans la main avec la FIFA. Le football africain et mondial ne pourra qu’en sortir gagnant », a-t-il ajouté.
Infantino a récemment entamé une tournée en Afrique.
L’un des points forts de son itinéraire a été l’inauguration d’un bureau de développement régional en République du Congo et au Rwanda.
Cela renforce encore une fois l’engagement de la FIFA à soutenir les associations membres dans la mise en place d’infrastructures, de compétitions, de projets de développement et d’éducation.
Quatre de ces bureaux sont situés en Afrique. Ils sont situés à Dakar (Sénégal), Johannesburg (Afrique du Sud), Brazzaville (Congo) et Kigali (Rwanda).
Infantino a aussi récemment rappellé que la FIFA a augmenté le nombre d’équipes nationales africaines éligibles pour se qualifier pour la Coupe du monde de la FIFA en 2026 de cinq à neuf, ou même dix.
« La FIFA veut voir le football africain atteindre les plus hauts sommets et nous sommes certains que notre réseau de bureaux régionaux complétera le travail déjà en cours pour élever le football africain », a déclaré le président de la FIFA aux médias couvrant sa visite.