Pourquoi les moustiques des villes préfèrent le sang humain

Nous redoutons les piqûres de moustique lorsque l’été pointe le bout de son nez. Or un phénomène étonnant veut que ces insectes préfèrent s’attaquer à des proies humaines plutôt qu’à des cibles animales. Une étude publiée dans la revue scientifique américaine « Cell » apporte des éléments de réponses sur ce constat.

Menés sur le moustique « Aedes albopictus », plus communément appelé moustique tigre, ces travaux scientifiques ont été réalisés dans 27 pays d’Afrique subsaharienne. Certains des pièges utilisés ont été installés près de grandes villes, d’autres pièges dans des zones sauvages où les moustiques rencontrent rarement les humains.

Résultat de l’étude : selon les chercheurs, il existerait deux facteurs environnementaux qui poussent le moustique tigre à piquer la peau d’un être humain plutôt que celle d’un animal : la sécheresse et la densité de population. En effet, durant la saison sèche, les moustiques femelles trouvent plus facilement de l’eau stagnante ou des bassins artificiels pour pondre leurs œufs dans les zones très urbanisées. Après leur éclosion et leur transformation en adulte, les nouvelles femelles n’ont plus qu’à piquer les humains à proximité pour se nourrir.

Une nouvelle évolution génétique est à craindre
En côtoyant les humains, cette appétence pour le sang humain s’est inscrite dans leur gène. Et les moustiques devenus friands de notre sang ne se cantonnent pas qu’à l’Afrique subsaharienne. Les mêmes gènes ont été identifiés chez des espèces invasives en Argentine ou en Angola.

Les professionnels affirment que « l’urbanisation rapide qui se déroule actuellement en Afrique entraînera une nouvelle évolution des moustiques, provoquant une augmentation de piqûres humaines dans de nombreuses grandes villes d’ici 2050. » Les maladies vectorielles transmises par ces derniers (la dengue, le Zika, le chikungunya et la fièvre jaune) prendront donc certainement encore plus d’ampleur dans quelques années.