Un garçon de neuf ans est mort le 8 mai à Marseille après avoir développé un syndrome faisant penser à la maladie de Kawasaki et avoir été en contact avec le nouveau coronavirus sans en développer les symptômes, un premier cas mortel de ce type en France et le second en Europe, ont déclaré vendredi des médecins de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) lors d’une conférence de presse.
L’enfant avait été admis le 2 mai à l’hôpital Nord de Marseille où une scarlatine avait été diagnostiquée. De retour chez lui, il a été victime d’un malaise cardiaque grave et placé en réanimation à l’hôpital marseillais de la Timone où il est décédé.
Dans son point quotidien sur l’épidémie de COVID-19, la direction générale de la Santé a fait état vendredi de 144 signalements d’enfants touchés en France par des “maladies systémiques atypiques pédiatriques” depuis le 1er mars.
Des cas de “pseudo-maladie de Kawasaki”, qui altère notamment le fonctionnement cardiaque chez l’enfant, ont aussi été observés en France et dans d’autres pays chez des enfants entre 5 et 20 ans, dit la DGS.
Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé en Suède, quelque 230 enfants ont été affectés par ce syndrome inflammatoire peu connu dans toute l’Europe. Un autre décès a été signalé au Royaume-Uni.
“L’enfant présentait des signes pouvant ressembler à une maladie de Kawasaki. Sa sérologie pratiquée au sein du service de réanimation pédiatrique indiquait qu’il avait été en contact avec le coronavirus sans en développer les symptômes dans les semaines précédentes”, a déclaré le professeur Fabrice Michel, chef du service d’anesthésie réanimation pédiatrique de l’AP-HM, au sujet de l’enfant décédé à Marseille.
“La pathologie de cet enfant a entraîné une atteinte cardiaque provoquant des lésions cérébrales, cause de sa mort”, a-t-il ajouté.
“Le tableau clinique de l’enfant s’apparente au tableau clinique des 125 cas répertoriés par Santé Publique France en collaboration avec plusieurs sociétés savantes pédiatriques et ceci dans la France entière”, a dit le professeur Michel évoquant “une pathologie encore méconnue”.
“Ce qui est certain, c’est que cette maladie reste heureusement très rare. Elle peut être grave mais évolue bien dans la grande majorité des cas”, a-t-il conclu.
A Genève, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé les médecins à être vigilants sur ce syndrome rare mais a souligné que d’éventuels liens avec le COVID-19 n’étaient pas établis avec certitude.