Près des 95% des médicaments consommés par la population sénégalaise sont importés pour un total de 17 milliards de francs CFA en 2017, a relevé jeudi à Dakar la directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), Annette Seck Ndiaye. Selon Annette Seck Ndiaye, 47% de ce total sont destinés au portefeuille dédié aux programmes nationaux de santé, dont 1,5 milliard de francs CFA d’achats de médicaments pour les antirétroviraux, 260 millions pour les médicaments contre la tuberculose. De même, 300 millions de francs CFA d’achats de médicaments sont destinés au diabète, la même somme pour les produits contraceptifs, entre autres, a-t-elle révélé. La directrice de la PNA prenait part, à côté du ministre de la Santé et de l’Action sociale, à un déjeuner de presse avec les membres de l’association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), sur le thème « La réglementation du médicament et le secteur de la pharmacie au Sénégal ». D’après la Directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement, de ’’gros efforts (sont) à faire pour la promotion de l’industrie pharmaceutique en incitant les investisseurs à s’intéresser beaucoup plus à ce secteur ». Elle a évoqué le ’’non-développement du secteur pharmaceutique local », qui fait que ce secteur se retrouve « très cloisonné », sans compter, s’agissant des procédures d’appel d’offres pour l’approvisionnement en médicament, des « contraintes d’ordre réglementaire, technique administrative », lesquelles expliquent quelquefois selon elle les ruptures de certains médicaments sur le marché. « Nous ne pouvons pas commander des médicaments tout azimut », a-t-elle indiqué, avant de signaler que les procédures pour un appel d’offres « peuvent prendre une année avant de passer les commandes de manière séquentielle avec un planning de livraison qui peut prendre 90 à 120 jours ». Aussi il est nécessaire de disposer d’informations sur ’’les besoins réels’’ de consommation dans les structures de santé, afin de « limiter les risques de pertes importantes », a ajouté la directrice de la PNA, selon qui de « gros efforts sont faits pour avoir des médicaments de qualité et accessible aux populations ». « L’efficacité de tout système de santé nécessite disponibilité et l’accessibilité financière des médicaments qui doivent être efficaces, de qualité et bien tolérés », a de son côté souligné le directeur de la Pharmacie et du Médicament Amadou Mactar Dièye. Selon lui, l’atteinte de ces objectifs « passe d’abord et avant tout par l’existence d’un système performant d’enregistrement, d’importation, d’inspection, de pharmacovigilance avec une parfaite maîtrise de la chaîne d’approvisionnement ». Auteur: Aps – APS