En Afrique, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer les agissements de la France dans le continent. Une hostilité qui a fini de provoquer la colère de Macron contre les chefs d’Etat, ceux du G5 Sahel en particulier.
« Je ne peux, ni ne veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit, alors que l’ambiguïté persiste à l’égard de mouvements anti-français, parfois portés par des responsables politiques. Moi j’ai besoin d’une clarté. Il y a des chefs d’Etat et de gouvernement qui nous doivent la clarté ». Ainsi parle le Président français, d’un ton sec, à ses homologues mauritanien, malien, burkinabé, nigérien et tchadien.
Créé en février 2014, le G5 Sahel peine toujours à lutter efficacement contre le terrorisme qui sévit fortement dans la zone. Ce, malgré le « soutien » et la présence permanente de forces françaises sur les théâtres d’opération.
« 4 500 militaires français et quelques milliers de soldats internationaux pour sécuriser trois millions de kilomètres carrés, c’est mission impossible. On le constate tous les jours », affirme Jean-Vincent Brisset, ancien général de brigade aérienne française.
Loin de ces considérations scientifiques et techniques, certaines personnalités en tirent les conséquences et exigent, sans équivoque, le départ de la France.
« Mais comment comprendre qu’elle (France) dise qu’elle veut combattre Al-Qaida au Mali et c’est elle-même qui compose avec Al Qaida pour réduire Kadhafî », s’interrogeait, le leader politique malien, Dr Oumar Mariko, en 2012, déjà.
Les suspicions et accusations contre l’ancien colonisateur sont donc établies. Elles sont décochées par des leaders d’opinion adulés par les masses en Afrique. Le célèbre chanteur malien Salif Keita en fait partie et ne s’en cache pas.
« Tu n’es pas au courant que c’est la France qui finance nos ennemis contre nos enfants ? », lance-t-il au Président malien Ibrahim Boubacar Keita, à travers une vidéo postée sur sa page Facebook.
« À bas la Francé! », « Barkhane dégagé! »
Mieux, le 15 novembre dernier, lors d’une manifestation organisée, à Bamako, en soutien aux forces armées maliennes, les slogans scandés contre la France témoignent de la lassitude des Maliens contre ces soldats considérés naguère comme des sauveurs. « À bas la Francé! », « Barkhane dégagé! », « Stop au génocide français au Malî! », pouvait-on lire sur les pancartes.
Plus radical, l’activiste Kémi Séba ajoute : « chacun d’entre nous devrait avoir une dimension patriotique pour dire à la France, dégage de notre territoire ».
À l’image de Kémi Séba, beaucoup de voix se sont illustrées à peu près sur ce même registre. Mamadou Koulibaly, auteur du livre »La guerre de la France contre la Côte d’Ivoire », la chanteuse béninoise Angélique Kidjio, le chanteur ivoirien Tiken Jah FaKoly, Smockey du Burkina Faso, Guy Marius Sagna du Sénégal entre autres.
À présent, la question qui se pose est de savoir comment les Présidents du G5 réagiront à la déclaration sévère d’Emmanuel Macron. Mais pour le moment, pas de réponse avant le 16 décembre prochain, date à laquelle, les 5 dirigeants africains sont convoqués à Pau, dans le sud de la France, par Macron.