En République démocratique du Congo (RDC), la Synergie des missions citoyennes d’observation électorale (Symocel) a rendu public ce 11 décembre son rapport sur les deux premières semaines de la campagne électorale, entre le 22 novembre et le 6 décembre. Le chef de cette mission d’observation s’inquiète d’une situation qu’il qualifie de « très critique et très volatile » et estime qu’en l’état actuel des choses, si rien n’est fait, la RDC s’oriente « vers des lendemains de violence et de contestation ».
En République démocratique du Congo (RDC), la Synergie des missions citoyennes d’observation électorale (Symocel) a observé 46 meetings répartis dans dix provinces, dont un quart organisé par le pouvoir, les autres par l’opposition. Dans son rapport, elle déplore d’abord l’utilisation des moyens de l’Etat congolais au cours de la campagne. Si la loi électorale l’interdit, l’organisation a constaté que près d’un quart des meetings qu’elle a observés ont été organisés avec « des ressources de l’Etat ».
La mission note également « avec regret » l’utilisation dans plus de 20% des cas de « discours haineux » de nature à « attiser les tensions et polluer l’environnement électoral ». La Symocel déplore aussi des cas de harcèlement et d’intimidations dans près 20 % des meetings observés et invite toutes les partis à « éviter l’intolérance politique ».
Elle s’inquiète notamment des affrontements survenus début décembre à Mbuji-Mayi entre des partisans du Front commun et de l’UDPS [Union pour la démocratie et le progrès social, le parti de Félix Tshisekedi]. Les épisodes de violences plus récents, comme ceux d’hier à Lubumbashi, seront analysés dans un prochain rapport.
Temps de parole
L’accès aux médias pour les candidats est également problématique, souligne la Symocel, qui a analysé 11 médias dont trois publics et 11 privés toutes tendances confondues. Elle note que sur les 21 candidats pour la présidentielle, quatorze seulement ont été véritablement médiatisés ces quinze derniers jours. Le candidat de la coalition au pouvoir Emmanuel Ramazani Shadary a totalisé à lui seul 40% du temps d’antenne depuis le début de la campagne. Il arrive devant Martin Fayulu, en seconde position avec 14,5% de ce temps.
La Symocel continue par ailleurs de s’inquiéter qu’il n’y ait toujours pas de consensus sur deux points majeurs dans l’organisation de ces élections : le fichier électoral et la machine à voter. Elle demande à la Céni de communiquer au plus vite sur les mesures prises pour mettre en oeuvre les recommandations de l’Organisation international de la Francophonie (OIF) et de la fondation britannique Westminster sur le sujet afin de « rassurer ».
RFI