Gros plan sur un des enjeux économiques de la présidentielle : faut-il retarder l’âge de la retraite comme le préconisent le président Macron et deux autres de ses rivaux de droite? La question fait débat.
Les Français peuvent aujourd’hui partir à 62 ans, s’ils ont accumulé suffisamment de trimestres de cotisations. Et d’après le dernier sondage de l’institut Elabe une très large majorité d’entre eux, 69%, sont opposés à une réforme retardant l’âge du départ. Emmanuel Macron et Valérie Pécresse veulent pourtant le reporter à 65 ans, Éric Zemmour pour la droite radicale à 64 ans. En revanche l’autre candidate de la droite radicale Marine Le Pen veut au contraire reculer l’âge de la fin de la vie active à 60 ans, tout comme Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la gauche radicale. Et puis il y a ceux qui ne veulent rien changer : l’écologiste Yannick Jadot par exemple, ou la socialiste Anne Hidalgo.
Tous les deux estiment que cette réforme n’est pas nécessaire
Ils s’appuient sur les projections du Conseil d’orientation des retraites. D’après les sages consultés par le gouvernement pour toute décision concernant la couverture vieillesse, le régime des retraites est certes aujourd’hui déficitaire mais il sera à l’équilibre d’ici trente ans. Cela peut paraitre étonnant puisqu’avec le vieillissement de la population les retraités seront plus nombreux mais cette pente démographique inflationniste pour les coûts du système est corrigée par les multiples réformes déjà mises en place. Des réformes cherchant à freiner la hausse des pensions, elles sont de plus en plus mal indexer sur l’évolution des prix, et à retarder l’âge effectif du départ. Cet âge réel dépasse déjà l’âge légal aujourd’hui, les Français se retirent en moyenne 9 mois après leur 62e anniversaire. Et cela sera mécaniquement de plus en plus tard, parce qu’ils ont commencé à travailler plus tard que leurs aînés et parce qu’ils devront accumuler toujours plus de trimestres de cotisations.
L’argument budgétaire des partisans d’un allongement de la vie active, un faux débat?
Si le régime des retraites s’en trouverait amélioré, il gagnerait 21 milliards d’euros sur dix ans selon l’équipe du président candidat, en revanche, le régime de l’assurance chômage pourrait en pâtir. La France fait partie des pays européens où le taux d’activité des plus de 55 ans est le plus faible, moins d’un sur 2 a encore un emploi, alors que la moyenne européenne est de 60%. Or si les futurs retraités passent les dernières années de leur vie active au chômage, ils cotiseront moins, ils toucheront donc une retraite plus faible. Du point de vue des salariés cette réforme est une double peine.
Les partisans du report mettent aussi en avant l’argument démographique
Les Français, c’est vrai, vivent de plus en plus vieux, ils vont donc profiter plus longtemps de leurs retraites, même en partant plus tard, ce qui coûtera plus cher. Mais dans la pratique, les experts s’intéressent à la durée de vie en bonne santé, or elle est aujourd’hui d’une dizaine d’années pour les hommes et d’une douzaine pour les femmes. En dix ans les Français ont gagné une année de vie en forme, si leur départ en retraite est retardé de trois ans, ils perdront donc deux ans de vie de retraité en bonne santé. Et la mortalité étant en grande partie corrélée au niveau de vie, les plus pénalisés seront les plus pauvres. Un tiers d’entre eux meurent aujourd’hui avant 65 ans. Ceux-là n’auront même plus le temps de jouir de l’un des droits historiques des salariés.
Le rebond du Covid contraint la Chine à confiner la ville de Shangaï
Ce grand centre commercial et ses 25 millions d’habitants seront confinés en deux temps pour éviter l’asphyxie totale de l’activité économique. Le quartier d’affaires de Pudong et l’aéroport international sont les premiers concernés, puis à partir de vendredi ce sera au tour du Shangaï historique et de sa célèbre promenade du bund.
RFI