Prison à vie pour Nemmouche, auteur de la tuerie du Musée juif de Belgique

Après huit jours de délibération, les 12 jurés de la cour d’assises de Bruxelles ont condamné le Français Mehdi Nemmouche, 33 ans, à la réclusion à perpétuité, dans la nuit de lundi à mardi 12 mars, pour l’assassinat terroriste de quatre personnes en 2014 au musée juif de Bruxelles. Nacer Bendrer, 30 ans, lui avait fourni des armes et écope d’une peine de 15 ans de prison ferme.

Les jurés de la cour d’assises de Bruxelles ont rendu leur décision dans la nuit. Non seulement Mehdi Nemmouche est condamné à la prison à vie, mais en outre cette perpétuité est assortie d’une peine de quinze ans de mise à disposition de la justice. Ce type de peine est rare en Belgique et a par exemple été décernée à l’encontre du pédophile Marc Dutroux, précise notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Ceci constitue en fait une sorte de garantie destinée à empêcher que le condamné puisse être élargi lorsqu’il deviendra éligible pour une libération conditionnelle.

Mehdi Nemmouche avait été reconnu coupable du meurtre, le 24 mai 2014 alors qu’il revenait de Syrie, des Israéliens Miriam et Emmanuel Riva, 53 et 54 ans, d’un Belge de 26 ans, Alexandre Strens, et d’une bénévole française de 66 ans, Dominique Sabrier.

Mehdi Nemmouche, né à Roubaix de père inconnu et abandonné peu après par sa mère, a été confondu par son ADN, ses empreintes sur les armes et des vidéos de revendication. Il avait été arrêté à Marseille le 30 mai 2014, en possession des armes utilisées, un revolver et un fusil d’assaut de type Kalachnikov.

Le verdict, susceptible d’un pourvoi en cassation -dans les quinze jours-, est conforme aux réquisitions de l’avocat général, Yves Moreau, qui avait dénoncé le caractère « psychopathe » du jihadiste dans son réquisitoire, relate l’Agence France-Presse.

Dans ses motivations, la cour d’assises pointe « l’absence absolue de regrets » de Mehdi Nemmouche, qui n’a « jamais parlé » des victimes, dont il « n’a pas hésité à salir la mémoire pour le seul besoin d’accréditer son prétendu piège ».

« La vie continue »…

Mehdi Nemmouche niait les faits, affirmant avoir été « piégé ». Son avocat a soutenu sans présenter d’élément concret à la cour d’assises la thèse d’une tuerie contre des « agents du Mossad », les services secrets d’Israël, soit-disant organisée par des services secrets agissant pour le Liban ou l’Iran.

Dans leurs conclusions, les juges qualifient M. Nemmouche de « lâche » « dangereux » et sans « compassion ». « La vie continue », a réagi l’intéressé après le verdict, qu’il a écouté d’un air impassible.

Les jurés avaient estimé dès jeudi que Nemmouche et Bendrer  étaient tous deux auteurs de la tuerie. Ce n’est qu’après un dernier débat entre accusation et défense que les peines, qui seront purgées en France, ont été prononcées.

Quoi qu’il arrive, Mehdi Nemmouche devra aussi faire face à la justice française pour l’enlèvement et la séquestration de quatre journalistes français lorsqu’il était en Syrie dans les rangs de Daech.

 

Rfi