Les prisons françaises sont surpeuplées et les conséquences sont « dramatiques » pour les droits des détenus. C’est la conclusion du nouveau rapport de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan. Un texte qui résonne particulièrement avec le mouvement des gardiens de prison, il y a deux semaines, qui réclamaient plus de moyens humains, et plus de sécurité.
En janvier, pour mettre fin au mouvement des surveillants pénitenciaires, Nicole Belloubet annonce 1100 embauches et le versement d’une prime. C’est bien peu face à l’urgence dans les prisons, estime la Contrôleure des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan. « Les mesures qui ont été prises ne vont absolument pas permettre de régler le problème de la surpopulation carcérale, ni les tensions qui existent en ce moment en prison. »
Les chiffres sont rappelés dans les 52 pages du rapport. Environ 70 000 détenus pour 60 000 places. Les conséquences, elles, sont « dramatiques » au quotidien. « Les droits fondamentaux des détenus sont bafoués en permanence, que ce soit la santé, les droits familiaux, le travail, l’intégrité physique, poursuit Adeline Hadan. Mais cela veut dire aussi que les surveillants, dans les maisons d’arrêt, ne peuvent absolument plus effectuer leur travail dans des conditions dignes pour eux déjà, ce qui est important, et dans des conditions utiles pour les détenus. »
Pour sortir de la crise, il ne s’agit pas seulement de créer de nouvelles cellules. Adeline Hazan préconise de revoir l’utilisation même de la peine d’emprisonnement par les magistrats. Ou encore de légiférer pour interdire aux prisons de dépasser la barre des 100% de leur capacité prévue.
Emmanuel Macron présentera le plan pénitentiaire global en février. Il devrait confirmer la création de 15 000 places supplémentaires, selon nos confrères du Monde.
RFI