Malgré les progrès enregistrés ces dernières années, les autorités sanitaires reconnaissent que l’accès aux soins et le surendettement des hôpitaux représentent des défis complexes à relever. Entre autres difficultés, les points non satisfaits de la plateforme d’AND GUEUSSEUM ne sont pas pour arranger la situation. Voilà quelques maux qui polluent le système sanitaire au Sénégal et qui contribuent à plomber l’essor du secteur.
Etre un bon médecin, rassurer et soulager les patients, leur redonner de l’espoir, sauver des vies… c’était sans doute le slogan de nombreux médecins mais depuis un certains temps, les agents de santé font l’objet d’attaques abusives, et parfois non fondées de la part du gouvernement qui devrait pourtant faire preuve de plus de retenue dans ses prises de positions vis-à-vis de ses partenaires sociaux. Il ne faudrait nullement occulter le fait que la santé publique est mise en place pour l’organisation des services de santé, au profit des populations. Ainsi que les mesures sanitaires établies par les autorités gouvernementales pour offrir une santé de qualité à la personne. Cependant, force est de regretter ce bras de fer qui oppose depuis bientôt un (1) an les syndicats de santé et le ministère de tutelle. Certains se demandent sans doute pourquoi les techniciens de la santé ont boudé les hôpitaux et centres de santé pour battre le macadam ?
Sous ce rapport, tous les signaux sont malheureusement au rouge pour ne pas dire que ce secteur va de mal en pis. A y voir de plus près, la santé publique est malade de son système. Est-ce encore nécessaire de lister les points d’achoppement qui jalonnent son parcours ?
Est-ce pour cette raison, que des plans sont minutieusement préparés pour faire payer à certains agents de santé leur lutte syndicale, légitime du reste ?
Encore que la santé publique bat encore de l’aile, notamment dans le volet Couverture Maladie Universelle. Il s’y ajoute le coût élevé des soins de santé au Sénégal avec ses conséquences négatives dans la prise en charge correcte des patients. Cette situation a fait que bon nombre de malades se rabattent à leurs risques et périls sur les médicaments de la rue, avec tous les dégâts que cela pourrait engendrer. Pour la plupart des observateurs, ce fléau résulte du non adhésion de certaines structures privées. En effet, seules quelques unes avaient accepté l’appel du chef de l’Etat, mais s’en mordent les doigts aujourd’hui. Parce que le gouvernement leur doit des créances jusque là insolvables. Certes, l’Etat déroule un projet ambitieux dans la seconde phase du Plan Sénégal Emergent (PSE) pour améliorer la couverture en santé de la population. Avec aussi le nombre insuffisant d’hôpitaux dans chaque région, des centres et postes de santé, la réalité du terrain démontre à quel point les défis sont immenses. Notamment sur les plans de l’accès tant géographique que financier.
Et quand l’Etat ne subventionne pas assez les structures de santé, celles-ci se voient obligées de faire payer les frais de santé pour amortir les coûts. C’est pourquoi seul un budget plus consistant de la part de l’Etat pourrait constituer une alternative au paiement des soins, avec l’appui des partenaires techniques et financiers selon l’avis de certains agents de santé.
ABDOUL AZIZ WATT