Halima Gadji est un personnage particulier. Après avoir provoqué la mort à deux reprises pendant son adolescence, l’actrice de la série « Maîtresse d’un homme marié » s’est permis de franchir le Rubicon fixé par la société sénégalaise.
Interpréter le rôle d’une garce qui n’en a cure du regard des autres n’est pas donné à tout le monde. Halima Gadji l’a réussi avec brio! Dans la série à polémique » Maîtresse d’un homme marié « , elle est Marième Dial. Une amante sans principe moral dans les premiers épisodes, une épouse rejetée ensuite et enfin une femme fatale prête à tout pour arriver à ses fins.
Ses premières apparitions à l’écran ont créé un tollé. En réalité, les Sénégalais n’ont pas l’habitude de voir une actrice du pays être filmée sur une chaise anglaise. C’est tout aussi choquant d’en voir une qui assume librement avoir une vie sexuelle hors mariage. Langage corporel, expressions faciales, mots, Marième Dial a tout de la chipie. Une femme qui se plaît à agacer les autres.
Autant de facteurs parmi d’autres qui ont fait monter au créneau les « défenseurs des valeurs et morale sénégalaises ». Selon eux, « Maitresse d’un Homme Marié », à travers le personnage de Marième Dial, promeut l’adultère et la dépravation des mœurs.
Des attaques nombreuses qui au lieu de pousser les Sénégalais à ne plus regarder la série, a eu l’effet contraire. L’épisode 1 est aujourd’hui à 5 millions de vues. La série est devenue internationale et Halima Gadji vient de remporter le prix de la meilleure interprétation féminine au Sotigui Awards.
« Je ne voulais pas jouer le rôle de Marième Dial », Halima
Pourtant dans une interview accordée à Ayana Magazine, elle révèle n’avoir jamais voulu jouer le rôle de Marième Dial. Un personnage trop hautain à son goût. « Au début, j’avais du mal parce que moi-même, je n’étais pas ouverte à parler de cette manière, à exposer mon corps ».
Heureusement pour Halima, plus elle jouait, plus elle ressentait « de l’affection pour ce personnage » qu’elle dit comprendre davantage. » Orpheline de père et une mère malade, elle n’a pas grandi en Afrique, donc elle n’en a pas la culture. Elle fait ses études en France, elle revient, elle n’a pas reçu l’éducation religieuse. C’est Marième, une femme libre et qui assume sa vie, sa sexualité », confie-t-elle a Ayana Magazine.
Plusieurs tentatives de suicide
Si aujourd’hui Halima Gadji est une star du cinéma, adulée et aimée, sa vie n’a pas toujours été rose. Souffrant d’un handicap vocal, le bégaiement, elle a été victime de harcèlement.
À l’âge de 11 ans, elle fait sa première tentative de suicide en avalant plusieurs comprimés. A 17 ans, elle essaye à nouveau de mettre fin à sa vie en voulant se noyer à Gorée. « Là, je me suis dit que si la mort ne voulait pas de moi, c’était pour une raison », disait Halima Gadji à l’Observateur.
Parmi les motifs de son suicide, l’abandon précoce de l’école en classe de 5e, après avoir redoublé une ou deux fois.
Aujourd’hui, ce qu’elle qualifie d' »analphabétisme » est devenu son leitmotiv. La jeune dame a plusieurs séries à son actif dont Tundu-Wundu, Lou may wax wa kogne ba ou Sakho et Mangane.
Sportive et influenceuse
Hors des caméras, la jeune maman est une passionnée de sport. Une influenceuse aussi. Sur les réseaux sociaux, elle est largement suivie. Elle monte souvent au créneau pour défendre les droits des femmes, des enfants et donner des conseils pour maintenir une bonne forme physique. Une femme superbe, selon ses proches et amis. Très loin de la garce qu’elle incarne à l’écran.