À Hong Kong, la pression monte sur le chef de l’exécutif, Carrie Lam pressée de toutes part de retirer « son » projet de loi d’extradition. Ce texte est au cœur du plus grand mouvement de contestation de l’histoire de la « Région administrative spéciale » depuis plusieurs semaines. Et depuis hier, le plus grand parti pro-Pékin a fait un appel du pied clair à Carrie Lam pour qu’elle admette de « retirer » son projet de loi controversé.
De notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Il ne reste plus grand monde à Hong Kong pour soutenir Carrie Lam et son projet d’extradition qui a semé la zizanie dans la Région administrative spéciale de Chine depuis plusieurs semaines.
Le plus grand parti politique de Hong Kong, le DAB, parfois considéré comme l’émanation locale mais non officielle, du parti communiste chinois, a fait savoir, dimanche en fin de journée, qu’il ne s’opposerait pas à la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, si celle-ci « retirait » le projet de loi sur l’extradition.
Malgré l’annonce de sa suspension, samedi 15 juin, deux millions de personnes sont descendues dans la rue, en noir, le lendemain, pour en exiger le retrait total. Lors d’une interview télévisée, Starry Lee, la cheffe de file du DAB a indiqué que « si le gouvernement pensait que cela aiderait à garder la société unie, je pense que nos partisans comprendraient ».
Elle a ajouté que le choix de « suspendre » le projet de loi s’était révélé « confus et inapproprié », un désaveu relativement explicite de la chef de l’exécutif et une incitation à peine voilée à mettre un terme, de toute urgence, à cette crise majeure, deux jours avant la participation du président chinois, Xi Jinping au G20 à Osaka et quelques mois avant des élections locales au cours desquelles les Hongkongais risquent fort de sanctionner les partis pro-Pékin, c’est à dire le camp de la majorité qui soutient le gouvernement pour cette crise.
Rfi