Le moins que l’on puisse dire est que la prostitution masculine est devenue une réalité au Sénégal. Et ce, même si ceux qui s’adonnent à cette pratique ne se soucient pas de s’inscrire sur le fichier sanitaire qui est une obligation faite aux professionnels. C’est ainsi que les prévenus Alioune Badara Diallo, Cheikhou Coulibaly et Baba Sy ont été attraits lundi 25 novembre 2019, devant la barre du tribunal de Grande instance de Dakar.
Pour vendre leur charme, les prévenus se sont inscrits sur un site internet, cherchant des clientes en moyennant rémunération. La police, après investigation, a pris leurs numéros. C’est ainsi que les limiers leur ont tendu un piège à la suite d’un appel d’un des éléments féminins du corps. Les prévenus sont ainsi tombés dans le piège tendu par les policiers qui leur ont proposé un rendez-vous. Pour sa défense, Alioune Badara Diallo se justifie par son besoin de satisfaire une curiosité. « Je n’ai jamais mis mon numéro sur le site. Cependant je reconnais avoir mis des publications» reconnait-il. quant aux deux autres prévenus, Cheikhou Coulibaly et Baba Sy, ils nient être coupables des faits qui leur sont reprochés.
Dans sa réquisition, le maître des poursuites a souligné que les prévenus sont coupables des faits qui leur sont reprochés et par conséquent, il demande au tribunal de requérir une peine de 2 ans dont un mois ferme pour Alione Badara Diallo qui soutient avoir publié une vidéo provocante. Pour les cas de Cheikhou Coulibaly et Baba Sy, le procureur a requiert 2 ans avec sursis.
Les avocats de la défense ont insisté sur la jeunesse des prévenus qui doivent être rappelés à l’ordre. L’un des avocats, Me Sadio, a accusé la police d’être l’élément provocateur de toutes ces dérives. « Ce qui est un problème, c’est la police qui a appelé ces jeunes pour leur faire des propositions. Ensuite, elle fixe un rendez-vous avec eux avant de leur demander des carnets sanitaires», s’insurge Me Sadio qui soutient que sur le plan de la morale, les prévenus ont fauté parce que tout simplement ils étaient curieux. « Sur le plan de la morale, je pense que l’accent doit être mis sur la prévention. C’est par curiosité que beaucoup de jeunes font ces pratiques », soutient Me Sadio tout en demandant au tribunal de leur faire une application bienveillante de la loi, surtout que son client Alioune Badara Diallo est un soutien de famille et vient juste d’avoir un boulot à Auchan. Le tribunal a déclaré les prévenus coupables en les condamnant à 2 ans avec sursis.
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