Inculpée pour corruption et incarcérée, dimanche 11 décembre à Bruxelles, la vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili est soupçonnée d’avoir empoché de l’argent du Qatar afin d’influencer des décisions au sein de l’organe législatif de l’Union européenne. Dès vendredi, son parti, le parti socialiste grec, avait annoncé son exclusion. Et ce mardi midi 13 décembre, ce sont les eurodéputés qui ont officiellement mis fin à son mandat de vice-présidente du Parlement européen.
Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg, Wyloën Munhoz-Boillot
Sans surprise, les députés européens ont voté, ce 13 décembre, la révocation d’Eva Kaili de son poste de vice-présidente à une écrasante majorité : 625 voix pour, seulement 1 voix contre, et 2 abstentions.
Le processus de révocation avait été activé tôt ce mardi matin. Dès 8h30, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola avait tenu une réunion extraordinaire avec les chefs de tous les groupes politiques. Et une heure plus tard, elle est apparue dans l’hémicycle et a brièvement interrompu le débat en cours pour informer les députés que la conférence des présidents avait convenu à l’unanimité de demander à l’Assemblée de démettre la vice-présidente socialiste grecque. C’est désormais chose faite.
Eva Kaili va-t-elle continuer à siéger en tant que députée ?
C’était une décision attendue. Au cours du week-end, Roberta Metsola avait déjà suspendu tous les pouvoirs, devoirs et fonctions de représentation d’Eva Kaili. Elle n’avait, en revanche, pas pu procéder à sa révocation en tant que vice-présidente, puisqu’il s’agit d’un pouvoir exclusif de la plénière du Parlement européen.
Théoriquement, cette décision n’empêche pas Eva Kaili de continuer à siéger en tant que députée au sein de l’hémicycle, mais son groupe, les sociaux-démocrates, au Parlement européen lui ont demandé de s’abstenir de toute activité au sein de l’institution, et ce, jusqu’à la conclusion de l’enquête. rfi