L’équipe de France doit valider sa qualification pour l’Euro 2020 face à la Moldavie, lundi soir à Saint-Denis. Une formalité pour les Bleus de Didier Deschamps et la possibilité pour cette équipe de gagner en certitudes, avant de se projeter sur les choses sérieuses.
Les Bleus pourront toujours essayer d’installer un faux suspense, la fin du scénario est connu depuis le mois dernier. Ce jeudi soir, les champions du monde doivent boucler une boucle commencée le 22 mars avec un succès tranquille contre la Moldavie, à Chiˆ?in„oeu (1-4), contre ce même adversaire au Stade de France. Une campagne de huit mois, qui s’achèvera vraiment en Albanie dimanche, durant laquelle la bande de Deschamps aura globalement fait le boulot (6 victoires, 1 nul, 1 défaite), sans qu’elle soit assurée de terminer à la première place de son groupe, la Turquie jouant le rôle du poil à gratter.
« »L’idée était de finir premier, assurait le sélectionneur lundi. On verra s’il y a des nouvelles positives, la Turquie a son destin entre ses pieds. »» Avant de couper l’herbe sous le pied à une idée reçue : « »Je n’ai pas souvent vu l’équipe de France qualifiée à trois journées de la fin. On a eu une double confrontation contre un adversaire direct qu’est la Turquie et à partir du moment où on prend un point sur six… Mais je le répète, historiquement ça n’a jamais été simple. »» L’histoire, justement, est là pour rappeler que la France n’a jamais été aussi loin de traverser un nouveau désert, comme cela avait pu être le cas à certaines époques. La preuve, les Bleus vont probablement se qualifier pour leur treizième phase finale d’affilée.
Moins belle la Moldavie
Mieux, l’enceinte dyonisienne pourrait fêter la qualification avant même le coup d’envoi, en cas de victoire de la Turquie contre l’Islande en début de soirée. Une possibilité qui ne change rien dans l’esprit de Deschamps : ses poulains devront battre une Moldavie dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’elle pointe à la dernière place de ce groupe H, qu’elle a perdu en Andorre le mois dernier (1-0) et qu’elle se trouve au 175e rang mondial, entre la Guyane et le Tchad. Pas de quoi effrayer DD, toujours aussi prudent à la veille du match, mais plutôt détendu : « »Sept joueurs ne sont pas là par rapport à notre première confrontation. Je ne sais pas dans quel système ils joueront, on verra ça demain. »» Et pour cause, la sélection moldave vient de nommer un troisième sélectionneur en 2019, le Turc Engin Firat succédant à Alexandru Spiridon – qui était sur le banc à l’aller – et Semen Altman, dont le mandat aura duré 117 jours. Voilà qui ressemble à une formalité pour des Bleus bien décidés à s’éclater pour la dernière de l’année au Stade de France.
« »Pour ce match, il faut être à la fois optimiste et méfiant, posait Guy Stéphan, l’adjoint fidèle de la Desch’, dans une vidéo publiée sur la FFF cette semaine. Dans son histoire, l’équipe de France a déjà connu des mésaventures et il ne faut pas s’installer dans ce confort. En face, il y aura sûrement une équipe très regroupée, très compacte à la perte du ballon. Il va falloir amener du mouvement, des redoublements de passes et créer le danger devant le but adverse. Un peu comme à l’aller. »» De quels ingrédients disposent Deschamps pour mener à bien sa barque ? Pogba n’est toujours pas là, mais le sélectionneur a annoncé les retours de Kanté et Mbappé dans le onze de départ, sauf surprise. Pour le reste, pas de grands bouleversements, comme souvent avec celui qui fêtera sa centième sur le banc dimanche, mais la possibilité pour les attaquants de booster leur jauge de confiance contre une défense très poreuse (22 buts encaissés). Griezmann vit une intégration difficile au Barça ? Un premier but en compétition avec le maillot bleu depuis mars dernier, et il rejoindrait Just Fontaine et Jean-Pierre Papin avec trente pions. Giroud s’ennuie sur le banc à Chelsea ? Le joueur de 33 piges respire à Clairefontaine et pourrait encore se rapprocher de Michel Platini. La belle vie.
Le plaisir du jeu
Peu importe le niveau de l’adversaire, ne comptez pas sur Deschamps pour faire des cadeaux. Le technicien n’aime pas tout chambouler et préfère s’en tenir à sa feuille de route, même contre les petits. « »Je ne suis pas là pour faire des expériences, je n’ai pas beaucoup de temps, je resterai dans ma logique pour obtenir le résultat que l’on veut »», répétait-il cette semaine. Le résultat avant tout ? Pas forcément, le staff comme les joueurs présens en conférence de presse ont tous insisté sur la notion de plaisir. Mercredi, Raphaël Varane parlait de leur « »envie de montrer du beau football »» contre la Moldavie. Une volonté qui pourrait passer par un retour à quatre joueurs offensifs dans le 4-2-3-1, comme face à l’Albanie en septembre.
L’absence de Matuidi facilite la tâche du sélectionneur : sans le couteau-suisse de la Juve, cantonné à l’aile gauche depuis le Mondial, il pourrait aligner un quatuor composé de Griezmann, Mbappé, Coman et Giroud. Une façon pour Deschamps de confirmer ses bonnes impressions sur le jeu de son équipe : « »On a beaucoup plus la possession qu’avant, au-delà des 70%. On a été capables de maîtriser, de créer du danger et d’avoir des occasions. On a réussi à trouver plus facilement des solutions contre les blocs bas. »» Des nouvelles billes pour une perspective alléchante : cette équipe de France dispose des armes pour entamer une évolution d’ici l’été prochain