Le sort du football français aurait peut-être été bien différent si le premier choix de la Fédération française de football pour le poste de sélectionneur avait donné suite aux avances reçues, quelques années avant le premier sacre mondial historique.
Le 17 novembre 1993, le destin du football tricolore a basculé. Une génération de grand talent, emmenée par Jean-Pierre Papin, Eric Cantona ou Franck Sauzée réussissait à rater la qualification pour la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis, incapable de glaner un point sur six et éviter l’élimination. Israël (2-3) et la Bulgarie (1-2) sont coup sur coup venues s’imposer au Parc des Princes, marquant donc un cuisant échec pour le sélectionneur Gérard Houllier, et précipitant ensuite la prise de pouvoir de nouveaux talents, tels que Didier Deschamps, Laurent Blanc, Bixente Lizarazu et toute la génération dorée.
Au sortir de cette débâcle, la Fédération française de football avait promu l’adjoint Aimé Jacquet au poste de sélectionneur, avec le succès que l’on sait par la suite. Pourtant, tout aurait pu être bien différent si Jacques Georges, le président-intérimaire de l’époque après la démission de Jean Fournet-Fayard, avait eu l’accord de Guy Roux, le premier à être contacté par l’instance dirigeante pour venir au chevet des Bleus traumatisés.
« J’ai refusé, a expliqué Guy Roux sur les ondes d’Europe 1. A l’AJ Auxerre, j’avais un vivier de moins de 17 ans avec qui je savais que j’allais faire quelque chose de grand, je voulais être champion de France au moins une fois« . Ce sera le cas en 1996, avec les Lionel Charbonnier, Laurent Blanc, Franck Silvestre, Yann Lachuer, Sabri Lamouchi, Corentin Martins, Lilian Laslandes ou Stéphane Guivarc’h. Mais il aurait aussi pu être champion du monde… « J’ai soufflé le nom d’Aimé Jacquet, rétorque-t-il. Je n’aurais pas fait mieux que lui, en tout cas, donc ça m’a enlevé tous mes regrets ». Au point de refuser une deuxième approche de la FFF, vraisemblablement en 1998, avant que Roger Lemerre ne prenne le relais.
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