Selon Nancy Pelosi, la chef des démocrates, ces portraits incarnent « le racisme grotesque de la Confédération », ces Etats américains du Sud qui s’étaient battus contre l’abolition de l’esclavage au XIXe siècle.
Le Congrès américain a décroché, jeudi 18 juin, quatre portraits de confédérés, sur ordre de la chef des démocrates, Nancy Pelosi, dans une Amérique en plein mouvement de protestation historique contre les brutalités policières et les discriminations.
« Il n’y a pas de place dans les vénérables couloirs du Congrès ou tout autre endroit honorifique pour conserver la mémoire d’hommes qui incarnent l’intolérance violente et le racisme grotesque de la Confédération », a écrit la présidente de la Chambre des représentants, en référence aux Etats américains du Sud qui s’étaient battus contre l’abolition de l’esclavage lors de la guerre de Sécession (1861-1865).
Nancy Pelosi a demandé leur décrochage pour marquer l’anniversaire, vendredi, de la fin de l’esclavage aux Etats-Unis, compte tenu de ce « moment de douleur nationale extraordinaire, pendant que nous sommes en deuil pour les centaines de Noirs américains tués par les injustices raciales et les brutalités policières ».
Le retrait de onze statues du Capitole à l’étude
Dans une scène rare au Capitole, des employés portant des masques pour empêcher la propagation du coronavirus sont montés sur des échelles pour décrocher ces cadres dorés, qui trônaient non loin de l’entrée de l’Hémicycle.
Les quatre portraits retirés représentent des présidents de la Chambre du XIXe siècle qui avaient aussi servi sous les couleurs confédérées : Robert Hunter (Virginie), Howell Cobb (Géorgie), James Orr (Caroline du Sud) et Charles Crisp (Géorgie).
Les Etats-Unis vivent un mouvement de protestation historique contre le racisme depuis le décès de George Floyd, mort lors d’une interpellation policière, le 25 mai à Minneapolis (Minnesota). Depuis, des monuments confédérés ont été mis à terre, des statues de Christophe Colomb décapitées et même le film Autant en emporte le vent a été mis sur la touche.
Nancy Pelosi avait également appelé dès le 10 juin à retirer onze statues du Capitole, siège du Congrès à Washington, représentant des soldats et des responsables confédérés. Une commission de parlementaires des deux partis étudie encore cette demande.