Le Premier ministre, Amadou Bâ, a reçu mardi des membres de la Société civile, avec qui il a échangé sur la gestion des fonds Force Covid-19. Une rencontre au cours de laquelle, le chef du Gouvernement est largement revenu sur le contenu du rapport de la Cour des Comptes, estimant d’ailleurs que beaucoup de « réflexions hâtives » ont été formulées suite aux conclusions de cette juridiction.
« La Cour des Comptes est une juridiction spécialisée, hautement compétente, de par ses experts, en matière de gestion financière des ressources publiques. Elle travaille sur la base d’une méthodologie d’audit très rigoureuse, dans le respect des référentiels juridiques, techniques et éthiques.
Or, beaucoup de réflexions hâtives sont formulées, en s’affranchissant des modalités légitimes et des règles légales d’administration de la preuve pour leur substituer des opinions.
Les experts de la psychologie, de la sociologie et de l’anthropologie, nous mettent en garde contre ces dérives qui menacent nos institutions à travers le monde. La dénaturation des propos et l’extrapolation des faits sont devenues, en effet, monnaie courante, grâce à l’utilisation malveillante des réseaux sociaux. Ainsi, comme disait Mark Twain « Un mensonge peut faire le tour de la Terre le temps que la vérité mette ses chaussures ».
On note chez nous comme dans d’autres pays, une certaine obstination à vouloir réduire la complexité d’un problème à la propre croyance d’une personne ou d’un groupe, qui ont tendance à privilégier l’ignorance, le déni, les accusations gratuites et les justifications fondées sur les croyances, ce qui est le prélude à la désinformation et à la manipulation comme mode de communication politique.
Face à la complexité des problèmes qui nous préoccupent, il est surprenant, dans une république, de voir des acteurs s’improviser tour à tour juges, enquêteurs, détectives, historiens, économistes, climatologues, virologues, experts en terrorisme ou spécialistes des questions internationales (Badou meune lepp ! on aurait dit chez nous).
Lorsqu’une juridiction « épingle » des fonctionnaires ou des personnalités proches du pouvoir, elle acquiert comme miracle, une forte légitimité. En revanche, lorsque la même juridiction soupçonne une personnalité de l’opposition, on met en doute l’indépendance de la justice et la probité de ses magistrats. Cela donne matière à réflexion.
Être républicain et démocrate dans un État de droit, c’est respecter avant tout, les institutions et se soumettre au droit tout en continuant à les améliorer ».