Lors de son procès en appel, la peine de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo, a été réduite, mardi, de « 20 ans de travaux forcés » à 13 ans. Il est accusé d’avoir détourné des fonds alloués à la construction de logements sociaux.
La peine de Vital Kamerhe, condamné pour corruption après avoir été le principal allié de l’actuel président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a été réduite de 20 à 13 ans de prison par la cour d’appel de Kinshasa-Gombe, mardi 15 juin, a affirmé à l’AFP son avocat, Me Jean-Marie Kabengela.
Ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, 62 ans, avait été condamné à 20 ans de « travaux forcés » (de la prison dans les faits) il y a tout juste un an avec deux co-accusés, dans un procès anti-corruption sans précédent qui avait passionné les Congolais.
M. Kamerhe a été reconnu coupable du « détournement » de fonds publics « portant sur le montant de 48 831 millions de dollars » avec son principal co-accusé, un entrepreneur libanais, Jammal Samih, 79 ans à l’époque.
M. Kamerhe est accusé d’avoir détourné des fonds alloués à la construction de 1 500 logements sociaux dans le cadre du programme dit des « 100 jours » annoncé par le président de la République Félix Tshisekedi après son investiture le 24 janvier 2019.
Un « procès politique » dénoncé
Originaire de Bukavu dans l’est de la RDC, M. Kamerhe a été le principal allié de Félix Tshisekedi lors de sa victoire à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Lui-même candidat, M. Kamerhe s’était désisté au profit de M. Tshisekedi. Les deux hommes avaient conclu un accord politique prévoyant que M. Kamerhe soit candidat à la prochaine élection en 2023.
M. Kamerhe clame son innocence et ses avocats dénoncent une « justice expéditive ». Ses partisans parlent d’un « procès politique » pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2023.
Une manifestation pro-Kamerhe a été dispersée, mardi soir, à Kinshasa, ont rapporté des témoins.
Commencé en août, son procès en appel a été marqué par le renvoi de nombreuses audiences. La peine du co-accusé de M. Kamerhe, Jammal Samih, a été ramené de 20 à six ans, d’après Me Kabengela. La peine d’un troisième co-accusé a été ramenée de deux à un an.