La présentation du programme d’urgence pour les 100 prochains jours de Félix Tshisekedi à la tête de la RDC continue à susciter des réactions. Surtout que cette annonce a été faite alors que la passation de pouvoir n’est pas encore achevée en l’absence d’un nouveau gouvernement.
Du côté de l’ancienne majorité présidentielle, on ne désapprouve pas la démarche. Cependant, beaucoup expliquent la sortie de Félix Tshisekedi comme l’initiative d’un homme sous pression, obligé de montrer à la population qu’il travaille.
Cependant, parmi les membres du gouvernement sortant interrogés, certains n’ont pas apprécié le format utilisé par Félix Tshisekedi pour la présentation de son programme d’urgence. Le fait d’organiser cette cérémonie dans un endroit ouvert à la population aurait exposé, d’après eux, l’ancienne équipe à des critiques, des quolibets et des propos considérés comme violents.
La présentation de ce programme d’urgence s’est également faite dans un contexte de débat autour de l’existence ou pas d’une majorité parlementaire déjà constituée. Les cadres du Front commun pour le Congo (FCC de Joseph Kabila) continuent à soutenir que le nouveau président devra désigner directement un formateur du futur gouvernement, surtout au nom du deal entre le FCC et Cap pour le Changement, la plateforme du nouveau président de la République.
Ce qui n’est pas visiblement l’avis du camp Tshisekedi. « La majorité parlementaire ne se désigne pas dans une résidence privée par une coalition électorale. C’est au Parlement que cela se définit », confie un proche de Félix Tshisekedi. Entretemps, le nouveau chef de l’Etat dont la composition du cabinet devrait être connue incessamment d’après ses proches, est obligé de composer avec l’ancienne équipe gouvernementale.
Pour Bob Kabamba, professeur de sciences politiques à l’université de Liège en Belgique, ce discours témoigne de dissensions entre le clan du nouveau chef de l’Etat et celui de son prédecesseur, Joseph Kabila.
Rfi