En République démocratique du Congo, Moïse Katumbi essaye toujours de rentrer dans le pays. C’est une condition obligatoire qu’il veut pouvoir participer à la prochaine présidentielle. Mais son avion n’est pas autorisé à atterrir à Lubumbashi. C’est donc par la route qu’il va tenter de passer.
Beaucoup d’interrogations encore ce vendredi matin autour du retour annoncé de Moïse Katumbi en République Démocratique du Congo. Partisans, policiers, opposants ont les yeux rivés sur Lubumbashi, ville où certains quartiers sont quadrillés par les forces de l’ordre.
Moïse Katumbi maintient en fait son retour malgré deux obstacles : son avion n’a pas obtenu l’autorisation de survoler le territoire congolais ni de s’y poser et la justice a annoncé qu’elle procéderait à son arrestation immédiate. Moïse Katumbi est poursuivi dans une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat: l’ancien gouverneur du Katanga y est accusé d’avoir recruté des mercenaires.
Une fausse alerte à propos d’une autorisation qui aurait été accordée à l’avion pour atterrir à Lubumbashi a circulé un temps. Et comme il est décidé à revenir aujourd’hui même par Lubumbashi, Moïse Katumbi devrait trouver d’autres moyens et passer par la route, comme il l’a confié à RFI ce matin.
Un atterrissage en Zambie
« Je suis en train de rentrer pour déposer ma candidature. Je vais me poser à Ndola (en Zambie) et je vais prendre la route pour Kasumbalesa. Je ne rentre pas pour faire la guerre. Je sais que les Katangais m’attendent, je sais que tout le peuple congolais est dans l’attente. Je suis en train de rentrer. J’ai décidé de rentrer. Que le gouvernement fasse ce qu’il veut, moi, je rentre chez nous. Ils ont menacé de m’arrêter, ils ont menacé de me tuer, mais je suis en train de rentrer. Je n’ai pas peur, je ne crains rien parce que je n’ai rien fait. Il y a une frontière, je ne veux pas entrer par la brousse. Je suis Congolais, je rentre chez nous ».
La tension est très perceptible à Lubumbashi. Des barrages de police se sont érigés sur la route de l’aéroport pour filtrer les passagers et l’on apprend à l’instant que le parquet général de la République ne reconnait pas le communiqué qui a été diffusé sur les réseaux sociaux. Pour Moïse Katumbi, l’objectif de retour est clair : pouvoir se rendre en personne à la Commission électorale et déposer son dossier de candidature.
« Je vais arriver au Katanga et j’irai au siège de la Céni. La Céni appartient à tous les Congolais, la Céni n’appartient pas à des individus parce qu’ils sont au pouvoir. J’irai à Kinshasa et je demande à la communauté internationale, à la Monusco, je ne viens pas avec des chars de combat, je viens pour postuler pour être candidat à la présidence de la République démocratique du Congo, j’ai besoin de leur protection parce que les autorités congolaises ne vont pas me protéger ».
Moïse Katumbi a jusqu’au 8 août pour faire son dépôt afin de participer à la présidentielle du 23 décembre.