Marie-Ange Mushobekwa, ministre congolaise des Droits humains, a présenté ce jeudi 23 mai le rapport de la « commission Yumbi ». Ce document évoque notamment l’implication des autorités politico-administratives de la province du Maï-Ndombe dans les violences ayant marqué le territoire de Yumbi du 16 au 17 décembre 2018. Cette commission composée des membres d’au moins cinq ministères a mené des enquêtes de terrain et rapporte au moins 461 morts et 133 blessés.Au total, 1 539 maisons ont été incendiées, abîmées ou détruites pendant ces violences.
La commission estime que les autorités politico-administratives de la province de Mai-Ndombe auraient dû prendre des mesures adéquates pour prévenir et éviter ces événements. L’ancien gouverneur de Mai-Ndombe, aujourd’hui gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a été entendu pendant deux heures par cette commission. Marie Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains : « Comme gouverneur de Mai-Ndombe au moment des faits, il devait nous donner des explications, nous expliquer ce qui a conduit à ce massacre, ce que lui a fait pour prévenir ou pour éviter, ou ce qui n’a pas été fait pour prévenir, éviter des massacres. »
« La justice poursuit son travail »
L’auditorat général des Forces armées de la RDC (FARDC) a engagé des poursuites judiciaires contre les présumés auteurs de ces massacres. Marie-Ange Mushobekwa a promis son implication pour que justice soit faite : « La justice poursuit son travail. Je parle régulièrement avec l’auditeur général des FARDC. Au nom du secret de l’instruction, je ne peux pas vous en dire plus. Mais rassurez-vous que les crimes, les massacres commis à Yumbi ne resteront pas impunis. »
D’après les données fournies par la commission, 105 victimes et 83 témoins ont été entendus et 25 personnes sont déjà arrêtées.
rfi