Huit mois après les élections, les négociations pour un gouvernement se déroulent à l’intérieur de deux coalitions au pouvoir : Cach, la coalition présidentielle, et le FCC de l’ancien président Joseph Kabila, pour désigner les animateurs des 65 postes ministériels qui seront proposés au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. L’ancien ministre Modeste Bahati Lukwebo, candidat malheureux au perchoir du Sénat, multiplie les consultations. Lui qui est exclu de la coalition pro-Kabila réclame au nom de son poids politique quatre postes ministériels sur le quota du FCC. Va-t-il faire son entrée au gouvernement ou finir dans l’opposition ?
Modeste Bahati Lukwebo a écrit et rencontré le Premier ministre ce week-end. Il a également été reçu par le chef de l’État. Si du côté du FCC plusieurs de ses cadres sont catégoriques sur le fait que Bahati Lukwebo n’a pas sa place au gouvernement, côté Cach, les avis sont plus partagés, entre ceux qui estiment que Bahati Lukwebo « rêve » et ceux qui ont sorti la calculette et s’interrogent sur l’éventualité d’une fronde contre le futur gouvernement.
Pour qu’il soit investi, il faut 251 parlementaires sur 500. En théorie, si les députés du FCC et de Cach votent tous, le Premier ministre devrait avoir une confortable majorité, plus de 300 députés. « Mais jusqu’au bout, avec les petits partis, ce sera le chantage », explique un membre de la future coalition gouvernementale.
Du côté de Lamuka, les avis sont partagés aussi. Est-ce que Bahati Lukwebo peut devenir un allié dans la lutte contre la coalition Cach-FCC ? Pour certains, non, c’est une question de principe. Pour d’autres, ça dépendra de lui et de ses motivations. Mais veut-il vraiment rejoindre l’opposition ? À l’heure actuelle, l’AFDC de Bahati Lukwebo est inscrit à l’Assemblée comme étant un groupe parlementaire de la majorité, il a participé aux négociations côté FCC presque jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’il ose se présenter face au candidat choisi par Joseph Kabila au Sénat. Exclu ou pas du FCC, l’ancien ministre entend bien continuer de jouer un rôle sur la scène politique.
rfi