Le chef de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, est en visite à Paris. Pierre Krähenbühl vient chercher un soutien politique, mais surtout financier, auprès des autorités françaises. L’agence traverse actuellement sa plus grave crise financière, et des programmes d’aide sont remis en cause. Des programmes dont dépendent bon nombre des 5,3 millions de réfugiés palestiniens, dont ceux du camp d’Aïda, à Bethléem.
Avec notre envoyé spécial à Bethléem, Guilhem Delteil
Depuis que les Etats-Unis ont annoncé, en janvier, une réduction drastique de leur contribution au budget de l’UNRWA, l’agence a de quoi financer ses activités jusqu’au mois de mai, mais pas au-delà. Et Izdihar Tawfiq Jaber Youssef se serait bien passée de ça.
Dans la journée, cette Palestinienne n’a que deux de ses enfants chez elle. La plus jeune, Sijoud, âgée de 3 ans et demi, ne va pas encore à l’école. Qossay, 14 ans, est pour sa part non scolarisé car souffrant d’un handicap physique et mental.
Mais le soir venu, ce sont 10 personnes qui s’entassent dans ce petit trois-pièces. « Mon mari n’a pas d’emploi, nous dit-elle. Il a été arrêté par les Israéliens et depuis, c’est difficile de trouver du travail. Il essaye de vendre des bonbons dans la rue, mais nous dépendons de l’UNRWA, du programme « de l’argent en échange d’un travail ». »
Dépendre de l’argent de l’UNRWA pour survivre
Le père de famille travaillait auparavant à Jérusalem. Il n’a désormais plus de permis pour se rendre de l’autre côté du mur de séparation. Sa femme et lui ont donc intégré un programme de l’UNRWA destiné aux réfugiés les plus démunis : des travaux non qualifiés leur sont proposés et ils perçoivent en échange un salaire de 420 dollars par mois.
Mais ce programme ne suffit plus à les faire vivre. « Le programme a réduit le nombre de jours de travail, poursuit Izdihar Tawfiq Jaber Youssef. Avant, on travaillait trois mois par an. Maintenant, ce n’est plus qu’un mois. Mais il nous faudrait pouvoir travailler quatre mois, cinq mois. »
Le financement de ce programme n’est actuellement assuré que jusqu’au mois de mai. Et Izdihar Tawfiq Jaber Youssef ne veut pas envisager ses conditions de vie si l’UNRWA devait l’arrêter. Mais cette mère de famille veut rester optimiste et espère qu’une solution sera trouvée.
► Pierre Krähenbühl, chef de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, est l’invité international de la mi-journée. A écouter à 12h15 (heure de Paris) et sur RFI.fr