Réforme des retraites: cacophonie sur la question de l’âge du départ

Les déclarations de la ministre des Solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, et du ministre des Finances, Gérald Darmanin, en faveur d’un report de l’âge légal de départ à la retraite, ont mis le feu aux poudres. Alors qu’il ne reste plus que deux séances de concertation avant de présenter le projet de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire en charge du dossier a prévenu que si l’on touchait à l’âge des 62 ans, il préférerait « partir que faire ça… ». Même son de cloche du côté des syndicats qui menacent de quitter la concertation si le gouvernement ne tient pas une position claire.

Ne pas toucher à l’âge légal du départ à la retraite, fixé à 62 ans, c’était une promesse de campagne du président Emmanuel Macron. Mais les voix discordantes au sein de l’exécutif sur ce sujet ont fait voler en éclats la confiance que les partenaires sociaux accordaient au gouvernement. Philippe Pihet qui suit le dossier des retraites pour le syndicat Force ouvrière (FO) menace de claquer la porte : « Il ne peut plus avoir de discussions sincères et transparentes. On a donc écrit à monsieur le Premier ministre en lui disant, écoutez maintenant, donnez-nous le document sur lequel vous vous appuyez pour vos déclarations sur le report de l’âge et compagnie. Si vous ne nous donnez pas le document, on n’ira plus à la concertation qui ne sert plus à rien. »

De son côté, le syndicat CGT pointe un manque de clarté et dénonce une cacophonie. Régis Mezzasalma, conseiller confédéral CGT, demande au Premier ministre une réunion immédiate : « Nous, ce qu’on veut, c’est réunir tous les partenaires sociaux et que monsieur Delevoye arrête de nous parler uniquement de principes, mais nous donne des éléments chiffrés afin de pouvoir comparer, au niveau du public, ce que serait le niveau de pension aujourd’hui et par rapport à ce qui serait projeté. »

Un fait suffisamment rare pour être souligné, le patronat est sur la même ligne que les syndicats et prévient l’exécutif qu’on ne revient pas sur un engagement de campagne.

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