Une délégation de conseillers du Conseil Economique, Social et Environnemental s’est rendue ce lundi 18 novembre 2019 au Centre National de la Formation et d’Action (CNFA), à la Préfecture de Rufisque et à l’hôpital Youssou Mbargane de la même ligne localité pour des échanges directs avec les responsables et agents de l’adinistration. La première visite a été consacrée au Centre National de Formation et d’Action crée par décret n°62-238 du 21 juin 1962. dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique de perfectionnement continu des Cadres, du renforcement de leur conscience professionnelle et de leur efficacité.
Sur place, la délégation du Conseil Économique, Social et Environnemental, sous la conduite de Abdou Salam Gueye, Président de Commission ont échangé avec le Directeur, M. Mamadou Lamine Cissé. Ils ont eu droit à une présentation du Centre, ses objectifs qui consistent à former des agents de l’administration et des cadres outillés pour faire face aux défis et aux enjeux de développement.
Ce Centre qui faisait partie du fleuron des Écoles d’administration a depuis perdu son lustre, selon les explications fournies aux Conseillers par le Directeur qui estime que malgré tout, le Centre dispose encore de tout le potentiel nécessaire pour participer à la dynamique de modernisation de l’administration. Les Conseillers ont ensuite été invités à une visite guidée du Centre qui se trouve dans un état de vétusté et de délabrement qui ne se prête pas à une formation adéquate. Les conseillers se sont ensuite rendus dans les locaux de la Préfecture de Rufisque où ils ont été reçus par le Préfet Serigne Babacar Kane.
Cette rencontre a surtout permis au représentant de l’Etat de féliciter le Conseil pour ses initiatives et pour l’intérêt porté à la nécessaire réforme de l’administration : « Nous avons une administration assez vieille, un dispositif réglementaire qui date de longtemps. Comme vous le savez, nous avons la déconcentration et la décentralisation. On a comme l’impression que la décentralisation marche plus vite que la déconcentration. Nous pensons que pour que les politiques publiques puissent marcher trop vite, il faut que la décentralisation et la déconcentration soit au même niveau. Aujourd’hui, on a même l’impression que les autorités locales sont au-dessus des autorités territoriales. L’insuffisance de la responsabilisation des autorités administratives freine le développement » a expliqué M. Kane. Dans le cas de la gestion des finances locales,, souligne le préfet du département de Rufisque, il y’a aucun dispositif prévu pour permettre au préfet de suivre l’application du budget. « En l’état des dispositions actuelles, un préfet ne peut s’opposer à aucune décision d’un maire fût-elle illégale.
Ce qu’il peut faire, c’est de saisir le juge administratif pour s’y opposer », déclare-t-il. Sur la question des écueils qui freinent la modernisation de l’administration, M. Kane pense qu’il faut réformer, en prenant le temps nécessaire et en écoutant tous les acteurs impliqués comme le fait le Conseil économique, social et environnemental.. Il s’en est suivi des échanges très instructifs et des partages d’expériences entre l’autorité administrative et les conseillers du CESE.
La dernière étape de la visite de terrain de la délégation du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a eu pour cadre l’hôpital Youssou Mbargane avec une visite guidée des lieux qui a révélé beaucoup de difficultés dans l’offre de soins aux malades
A noter que, le Conseil économique, social et environnemental doit produire un avis sur la reforme de l’administration et sa modernisation. A ce titre,, les conseillers ont procédé à plusieurs auditions d’ acteurs clés de l’administration et à des visites de terrain pour mieux s’imprégner des réalités.