La plupart des régimes amaigrissants sont inefficaces parce qu’ils engendrent un sentiment de faim intense qui décourage et frustre les personnes qui cherchent à perdre du poids. Des recherches indiquent que cette faim serait provoquée par la destruction de certains neurones impliqués dans le contrôle de l’appétit.
L’excès de poids et l’obésité qui sont associés à la consommation excessive de calories sont les éléments déclencheurs de plusieurs maladies chroniques qui touchent de plein fouet la population, en particulier le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et plusieurs types de cancers.
Même si nous plaçons beaucoup d’espoirs dans la découverte de nouveaux médicaments destinés à guérir ces maladies, il ne faut surtout pas oublier qu’une simple réduction de la masse corporelle pourrait avoir des répercussions extraordinaires sur l’incidence de ces maladies et sauver d’innombrables vies. Au fil des années, un nombre incalculable de régimes amaigrissants ont été popularisés pour aider les personnes qui cherchent à perdre du poids.
En théorie, le principe est très simple : puisque le surpoids est dû à un excédent de calories, le simple fait de réduire cet apport calorique ne peut qu’entraîner une diminution de la masse corporelle. En réalité, la situation est beaucoup plus complexe : le corps perçoit cette baisse de l’apport calorique comme un signal de conditions difficiles et abaisse en parallèle le métabolisme basal pour tenir compte de ce manque de nourriture.
Ces régimes hypocaloriques engendrent aussi un sentiment de faim intense qui peut être réprimé à court terme, mais qui devient intolérable à plus long terme. En conséquence, l’enthousiasme des gens devant quelques kilos perdus au départ est vite refroidi par le plafonnement de cette perte de poids : non seulement les personnes qui sont au régime ont faim, mais, en plus, la perte de poids promise n’est pas au rendez-vous ! Il est donc normal que ces régimes soient rapidement abandonnés… et que les kilos perdus reviennent en force !
Un autre danger de ces régimes est qu’ils peuvent à la longue détruire notre relation privilégiée avec la nourriture : l’acte de manger n’est plus un plaisir, mais devient plutôt une « menace » pour le poids corporel, une activité qu’on ne peut accomplir sans se sentir d’une certaine façon coupable. Coupable d’avoir faim, quel gâchis ! La faim agit comme un signale d’alarme
Une étude montre que la sensation de faim associée à la privation de nourriture est due à un dérèglement physiologique des processus impliqués dans la régulation de l’appétit. Des chercheurs new-yorkais ont observé qu’une réduction de l’apport en nourriture provoque des dommages importants à certains neurones situés au niveau de l’hypothalamus : en réponse à une baisse de calories, ces neurones commencent à « s’autodigérer », c’est-à-dire à utiliser leurs propres constituants comme source d’énergie, ce qui mène ultimement à leur destruction. Un genre de cannibalisme cellulaire !
Puisque ces neurones jouent un rôle clé dans le contrôle de l’appétit, leur destruction provoque évidemment plusieurs bouleversements, notamment la production de certains peptides impliqués dans la stimulation de l’appétit. Avoir faim lorsqu’on est au régime n’est donc pas un état lié à un manque de volonté ou un simple caprice; il s’agit plutôt d’une réponse physiologique du corps à une situation anormale qui est interprétée comme une menace pour l’intégrité de l’organisme.
Ces observations expliquent scientifiquement ce que les personnes qui ont adopté un régime sévère savent par expérience : il n’y a pas de méthode « miracle » pour perdre du poids, surtout à l’aide de régimes qui prônent une diminution trop draconienne de l’apport calorique. La faim finit toujours par nous rattraper, quelle que soit notre volonté !
Régime ou nouvelles habitudes de vie
La seule approche réaliste au maintien du poids corporel consiste à modifier nos habitudes de vie en adoptant certains réflexes très simples, mais qui peuvent cependant faire une énorme différence :
– Manger lentement pour donner le temps aux mécanismes de contrôle de la satiété d’être activés.- Manger des aliments à indexe glycérique faible qui occupent beaucoup de volume dans l’estomac sans contenir énormément d’énergie; le meilleur exemple étant les végétaux et particulièrement les légumineuses, au très haut pouvoir rassasiant.
– Adopter une approche défensive face à l’omniprésence d’aliments industriels dans notre environnement : collations, boissons gazeuses, fast-food, etc., ne doivent pas être des aliments quotidiens, mais plutôt de petits plaisirs occasionnels.
– Privilégier les grains entiers : la hausse rapide d’insuline provoquée par les aliments contenant des farines raffinées stimule la fabrication de graisse à partir du sucre excédentaire.
– Enfin, soyez actifs ! L’activité physique améliore le fonctionnement général du métabolisme et permet au corps de mieux gérer les calories consommées.