Macky est probablement rentré de vacances hier, comme annoncé par les médias. Des vacances toutes spéciales avec quelques photos publiées çà et là avec son épouse. Des photos dont on ne voit pas trop l’intérêt, étant entendu que les vacances entrent dans le domaine du privé.
Des ‘’vacances studieuses’’ cependant, avec une participation au Sommet du G7 à Biarritz et au Ticad au Japon. En somme, un Président prend difficilement des vacances dès lors qu’il doit veiller, à chaque instant, sur la marche du pays, prendre des décisions. Ceci est d’autant plus vrai qu’il n’a plus de Premier ministre et devra, seul, se charger de la marche des choses.
Mais, enfin, on peut aussi décider de moins travailler, d’être moins sollicité et de se reposer un peu. Cela fait du bien.
Toutefois, le Président, une fois rentré, sera ‘’pris’’ dans les eaux des inondations. Non pas que sa voiture sera prise en otage par les eaux comme les autres automobilistes qui ont eu la malchance de circuler hier matin à Dakar, mais que le dossier des inondations sera sans doute une des préoccupations majeures du Conseil des Ministres de ce mercredi.
En effet, si comme l’annonce l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), les pluies persistent sur une bonne partie du territoire national, du moins jusqu’à jeudi prochain, à l’instar de Dakar et de nombre de ses quartiers, beaucoup de localités du Sénégal seront sous les eaux.
L’Etat et les collectivités territoriales devront, ainsi, se préparer à faire face à une situation urgente de relogement de familles sinistrées, à pouvoir les populations en vivres de soudure et autres mesures de ce genre.
Comme à chaque hivernage, il est dommage de voir les spectacles auxquels nous assistons : beau drainage des eaux de pluies, embouteillages montres à Dakar, hausse des tarifs de transport, mobilité réduite, insalubrité avec l’eau des fosses septiques, retard au travail de citoyens désemparés.
Bien sûr, des mesures avaient été prises pour faire face à ces situations d’urgence, notamment le Programme Décennal de Gestion des Inondations (PDGI) mis sur pied pour la période 2012-2022.
Avec l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), le Gouvernement parlait, en 2018, de plus de 65.000 ml de réseaux de drainage, plus d’une dizaine de stations de pompage et plus d’une vingtaine de bassins de rétention réalisés avec des investissements de l’ordre de 149 milliards de nos Francs.
Ces ouvrages et autres initiatives de ce genre à Dakar et ailleurs, dans des localités ciblées comme Touba, ne vont malheureusement pas suffire à lutter définitivement contre ce phénomène et ses conséquences.
Les efforts doivent être continués car certains comportements des Sénégalais ne sont pas pour améliorer la lutte. L’installation anarchique sur la voirie et des zones non-aedificandi n’est pas pour aider à résoudre le problème.
Pis, des travaux publics comme ceux du Train express régional (Ter) ont créé d’autres zones à risque, avec des conséquences dommageables pour les riverains, notamment à Rufisque, Guinaw-Rail, etc.
Comme quoi, en dehors de cette série d’accidents, la question des inondations qui est loin d’être une fatalité, va notamment préoccuper le Chef de l’Etat qui ne va pas manquer d’annoncer d’autres mesures et travailler à venir en aide aux populations.
En tout état de cause, cela devrait être le cas. Car non seulement la pluie est arrivée tardivement pour les paysans qui doivent s’adapter rapidement avec des semences adéquates, mais la perspective d’inondations récurrentes et d’occupations possibles d’écoles avec l’ouverture prochaine des classes, pose des problèmes qui nécessitent anticipation et diligence.
Dans tous les cas, on se félicite que la pluie soit au rendez-vous dans une économie agricole qui dépend largement de l’hivernage. Car le contraire serait encore plus préoccupant.