La Maison Blanche refuse toujours de fournir au Congrès les documents que réclament les élus de l’opposition. Plus de vingt requêtes sont restées sans suite. Hérissés par l’attitude de l’exécutif, plusieurs élus démocrates militent désormais ouvertement en faveur de la destitution de Donald Trump. C’est notamment le cas de la candidate aux primaires Elisabeth Warren. Mais Nancy Pelosi, la chef de la majorité démocrate à la chambre est, elle, hostile à une telle procédure, malgré une pétition signée par dix millions d’Américains. Ce mardi 14 mai au congrès, une manifestation a rassemblé quelques citoyens excédés par les hésitations de leurs élus. Reportage.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Personne ne peut bloquer le pouvoir du peuple », scandent les manifestants. Ils sont une petite trentaine sous une rotonde du Congrès, qui appellent les élus à entamer une procédure de destitution contre le président.
Jocelyn Rosalia Garcialas a 29 ans. Elle milite au sein de l’association By the People. « Donald Trump doit partir parce que c’est notre démocratie qui est en jeu. Quel est le message que l’on donne aux prochaines administrations si quelqu’un comme Trump n’est pas tenu responsable des multiples crimes qu’il a commis ? », demande-t-elle.
Rapidement la police intervient. Une vingtaine de manifestants se laissent interpeller, tout en chantant.
Les militants savent qu’une procédure de destitution n’a que très peu de chances d’aboutir faute d’une majorité suffisante au Sénat, mais elle serait quand même utile estime Alexandra Flores Cortis.
« Nous pensons qu’une procédure de destitution permettra au Congrès d’obtenir les preuves qu’il a commis des crimes susceptibles de le révoquer, ainsi que tous les documents qu’il essaye de cacher. Nous ne voulons pas que le Congrès continue de jouer la montre. 45% des Américains sont maintenant favorables à la destitution », dit-elle.
Pour l’instant, les démocrates sont, dans leur majorité, hostiles au lancement d’une procédure de destitution. Elle risquerait de tourner à l’avantage de Donald Trump qui pourrait se poser en victime de l’acharnement de l’opposition.
rfi