En visite en Israël depuis le samedi 5 janvier, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton se rend ce lundi en Turquie. Une tournée destinée à rassurer et fixer les conditions du retrait des troupes américaines de Syrie.
Le retrait américain de Syrie doit se faire de telle sorte que la défense d’Israël et « d’autres amis » de Washington dans la région soit « absolument assurée », a affirmé ce dimanche à Jérusalem le conseiller pour la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton, à l’occasion d’entretiens avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
Depuis son annonce qui a ébranlé de nombreux alliés de Washington, Donald Trump a assuré que le retrait se ferait « sur un certain temps » et pas « du jour au lendemain », semblant avoir pris acte des appels à éviter un départ précipité.
De son côté, le chef du gouvernement israélien s’est engagé à poursuivre ses efforts pour empêcher l’Iran de s’implanter militairement en Syrie. Israël a lancé des centaines de frappes aériennes en Syrie contre ce qu’il qualifie de cibles de l’armée iranienne et de livraisons d’armes perfectionnées au Hezbollah, soutenu par Téhéran. « Notre position est claire, a déclaré ce dimanche Benyamin Netanyahu. Nous continuons à agir pour le moment contre le renforcement de l’armée iranienne en Syrie et contre quiconque saperait ou tenterait de menacer la sécurité d’Israël. »
Une visite en Turquie qui s’annonce tendue
John Bolton poursuit sa tournée dans la région en se rendant ce lundi en Turquie, pour une visite de deux jours durant laquelle il rencontrera notamment le président Recep Tayyip Erdogan. Un séjour qui pourrait être plus compliqué qu’il n’y paraît. Car le ton de la Maison Blanche à l’égard d’Ankara se fait plus critique ces derniers jours, remarque notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette.
Après le secrétaire d’Etat Mike Pompeo qui s’est inquiété d’un « massacre des Kurdes » de Syrie par la Turquie, John Bolton a fixé comme condition préalable au retrait américain la promesse de la Turquie à ne pas attaquer les Kurdes. Ankara ne cache pas son intention de lancer une offensive contre eux pour éviter la formation, à ses portes, d’un embryon d’Etat kurde susceptible de raviver le séparatisme des Kurdes de Turquie.
C’est une déclaration « insensée », a réagi ce dimanche le porte-parole de la présidence. Les Américains confondent « les organisations terroristes » et nos « frères kurdes », a pour sa part déclaré le ministère des Affaires étrangères.
Rfi