C’était la réunion de la dernière chance avant Noël, elle n’aura pas permis de débloquer la situation. Le Premier ministre Edouard Philippe a reçu les organisations syndicales et patronales ce jeudi 19 décembre et en dépit de certaines ouvertures, pas recul de la part de l’exécutif. Pas de quoi donc satisfaire les syndicats.
C’est l’unique annonce à la suite de cette réunion : les discussions reprendront début janvier. Philippe Martinez, en tire ses conclusions : « Il n’y a rien de changé donc c’est beaucoup de promesses, toujours des promesses. Mais la seule chose qui est concrète, c’est que le Premier ministre n’a pas entendu la rue et donc je peux vous annoncer qu’une prochaine journée interprofessionnelle d’action aura lieu le 9 janvier prochain », a déclaré le secrétaire général de la CGT.
Force ouvrière appelle également à manifester à nouveau, contrairement à la CFDT. Le syndicat réformiste reste cependant dans la contestation, le gouvernement n’ayant pas reculé sur l’âge pivot. Petite victoire quand même pour le gouvernement : l’UNSA, deuxième syndicat à la SNCF, affiche toujours certains désaccords, mais appelle à suspendre la grève pour Noël.
Des petites avancées
« Nous avons eu la confirmation que les signes d’ouverture sur la pénibilité, les aménagements de fin de carrière et le minimum contributif sont réellement sur la table, a affirmé Laurent Escuren, secrétaire général de l’UNSA. Le bureau fédéral de l’UNSA Ferroviaire a décidé de prendre acte de ces avancées et d’appeler indépendamment du reste du dossier, à une pause à la SNCF du mouvement. Pour la RATP, c’est une autre affaire. »
On a eu une réunion avec le Premier ministre qui a montré une volonté de dialogue, on ne peut pas dire l’inverse.
Le bras de fer entre gouvernement et syndicats se complexifie, lentement, mais il continue, sûrement. À écouter les syndicats, Édouard Philippe est encore loin du compte.
Des avancées, il y en a, leur répond pourtant le Premier ministre, notamment en ce qui concerne la pénibilité, la retraite des fonctionnaires ou le minimum des pensions. De quoi amadouer un peu la CFDT et l’UNSA, mais l’âge d’équilibre à 64 ans reste encore le point de blocage.
Le bras de fer continue
« J’ai écouté et entendu les critiques. Il y a des marges de manœuvre. Elles ne sont pas immenses mais elles existent, a lancé Édouard Philippe. Je propose et je redis ma proposition. Aux organisations syndicales d’en discuter. »
Retour à la case négociations donc pour le gouvernement et les syndicats. Malgré les fêtes, le bras de fer va continuer. L’exécutif, lui, s’affiche déterminé à ne pas reculer, en misant sur l’usure de la contestation.
Pour Force ouvrière, de toute façon nous l’avons redit, c’est au gouvernement d’appuyer sur le bouton pause. Ce projet de régime unique par point de retraite est la plus mauvaise des idées.
rfi
