Édouard Philippe et les partenaires sociaux ont rendez-vous, vendredi 10 janvier, pour une nouvelle réunion destinée à discuter de la proposition de la CFDT d’organiser une conférence de financement. Mais avant cela, ce jeudi, la CGT et FO ont appelé les Français à manifester encore une fois contre le projet de réforme des retraites.
L’ampleur de la mobilisation sera un indicateur que tous les protagonistes du conflit vont regarder de très près. Les syndicats et surtout ceux qui demandent le retrait du projet vont tester leur capacité à faire durer une grève qui en sera à son 36e jour, et donc à continuer le bras de fer avec le gouvernement qui a promis de mener la réforme à son terme.
« Là, c’est la rentrée. Donc, on est confiant sur le niveau de mobilisation avec l’idée qu’il fallait qu’elle soit forte effectivement pour rebooster sur une mobilisation d’ampleur et qui montre bien la détermination des salariés, explique Cécile Gongard-Lallane, la déléguée de l’union syndicale Solidaires. La CFDT, de toute façon, on fait sans depuis le début en gros. Donc, au niveau de l’intersyndicale qui appelle au retrait du projet, la CFDT, elle, n’est pas dedans, et ça n’a pas empêché des mobilisations massives. On n’a pas de problèmes avec ça, en tout cas ».
Le nombre de manifestants scruté à la loupe
Du côté de l’exécutif aussi, le nombre de manifestants va être scruté à la loupe à la veille d’une réunion à Matignon qui va montrer si un compromis est vraiment possible avec les syndicats dits « réformistes », qui ont réclamé comme préalable la disparition de l’âge pivot.
Une négociation dans laquelle l’exécutif n’attend rien des syndicats durs, notamment la CGT. Lors de ses vœux aux Français, Emmanuel Macron l’a clairement dit en évoquant un compromis avec les syndicats « qui le veulent ». La cible, c’est prioritairement la CFDT de Laurent Berger avec laquelle l’Élysée espère la « cristallisation d’un accord », autrement dit les bases d’un compromis avant le 24 janvier, date à laquelle le projet de réforme des retraites doit être présenté au Conseil des ministres.
Reste à savoir si un accord de principe avec ces syndicats suffira à mettre un terme à une grève qui a battu les records de durée.
Ça devrait commencer par nous normalement. On a l’impression qu’ils ne prennent pas notre boulot en considération. C’est incompréhensible.
rfi