RÉTRO 2018: les huit événements sportifs à retenir de l’année 2018

Des Jeux olympiques à la Coupe du monde, en passant par la Coupe Davis ou la Route du Rhum, 2018 a été une année sportive intense. Revivons ensemble huit événements qui ont marqué notre année de sports.

1 – Football – Coupe du monde : en France, l’éternité a lieu deux fois

15 juillet 2018, 19h32. Hugo Lloris soulève la Coupe du monde. La France est championne du monde. Et au début de ce Mondial, ce n’était pas gagné, car l’équipe de France a d’abord inquiété : une victoire poussive contre l’Australie (2-1), puis contre le Pérou (1-0), un match nul contre le Danemark (0-0) en forme de purge et une première mi-temps compliquée contre l’Argentine. Mais à la 57ème minute de ce France-Argentine, Benjamin Pavard mets une demi-volée dans le but de Francor Armani. Ce but va tout changer. La France va se transformer en rouleau compresseur, grâce à la vitesse de Kylian Mbappé, aux pénaltys d’Antoine Griezmann, une défense compacte et un jeu en contre imbattable. Après s’être défaite de l’Argentine (4-3), la France va balayer l’Uruguay de Cavani (2-0), battre la Belgique de Hazard (1-0) et renverser la Croatie de Modric en finale (4-2), pour glaner sa deuxième étoile.

Si la France s’est imposée, d’autres équipes ont déçues : l’Allemagne, tenante du titre, a été sortie dès le premier tour, avec deux défaites et une victoire, dans un groupe qui était pourtant abordable avec la Corée du Sud, la Suède et le Mexique. L’Argentine, sortie par la France en huitièmes, a aussi été une déception : vitruellement éliminée des poules jusqu’à la 86ème minute du troisième match de groupe, contre le Nigeria, l’équipe de Lionel Messi a montré un visage vieillissant. Le Portugal et l’Espagne n’ont pas passé le stade des huitièmes quand le Brésil, Neymar-dépendant, s’est fait sortir en quarts.

2 – Football – Ligue des champions : trois à la suite pour le Real Madrid

13. Pour une fois, ce chiffre ne porte pas malheur. Bien au contraire. Pour la treizième fois, le Real remporte la Ligue des champions. Zidane avait, lors de sa première saison comme entraîneur, amené la “decima”, il part sur le treizième titre. Le Real bat Liverpool 3 à 1 au Stade olympique de Kiev. Après une première période qui se termine sur le score de 0-0, la deuxième période démarre mieux pour le Real : à la 51ème minute, Benzema marque le premier but des Merengues. Sadio Mané égalise dans la foulée mais Bale grâce à un doublé assure la victoire du Real.

Le Real a pourtant inquiété toute la saison. En Liga, où il est loin derrière le FC Barcelone. Et en Champions League, où certains matches déçoivent. Le Real s’incline en poules 3 à 1 contre Tottenham et termine deuxième de son groupe. Après s’être défait facilement du PSG en huitièmes, le Real arrache sa qualification en demie à la dernière minute du quart de finale contre la Juventus, grâce à un pénaly de Cristiano Ronaldo. Même la demie-finale, contre le Bayern, n’a été remportée que d’un petit but d’écart.

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La joie des joueurs croates après le victoire en finale de Coupe Davis, le 25 novembre 2018.Philippe HUGUEN / AFP

3 – Tennis – Coupe Davis : la der des der

C’était la dernière séance et le rideau sur le court est tombé. Lille, Stade Pierre Mauroy. La Croatie de Marin Čilić peut savourer. Elle remporte la dernière Coupe Davis “historique”. 3-1, score final. À partir de 2019, la formule de l’épreuve par équipes organisée par la fédération internationale de tennis change du tout au tout, portée par le footballeur Gérard Piqué.

Fini les déplacements dans aux quatre coins du globe. La phase finale, avec 18 équipes nationales, sera désormais disputée dans un seul et unique lieu, à Madrid, du 18 au 24 novembre prochain. Les rencontres se déroulent désormais en trois matches, deux simples et un double, en deux sets gagnants. Pour certains joueurs comme Nicolas Mahut, Steve Darcis, Robin Haase ou Lucas Pouille, la Coupe Davis perdra de sa spécificité et l’ambiance qui la caractérisait.

Défilé de la délégation coréenne (réunissant des athlètes du Nord et du Sud), le 9 février à Pyeongchang.REUTERS/Toby Melville

4 – Jeux olympiques : deux Corées unies face aux yeux du monde

En 2017, la tension entre les deux pays de la péninsule était paroxystique. En 2018, les athlètes de la Corée du Sud, organisatrice des jeux olympiques d’hiver, et ceux de sa voisine, la Corée du Nord, étaient main dans la main, lors de la cérémonie d’ouverture des JO. À Pyeongchang, 22 athlètes nord-coréens traversent la frontière, pour disputer les épreuves au Sud. Une équipe de Corée unifiée a même joué le tournoi féminin de hockey. Sportivement, ce n’est pas une très grande réussite : ils terminent les phases de poules avec trois défaites, 20 buts encaissés et un seul but marqué.

L’avenir, c’est peut-être 2032. Les deux comités olympiques se sont mis d’accord pour présenter au CIO, le 15 février 2019, un projet de candidature commune pour l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2032. Un projet évoqué lors du sommet entre les dirigeants des deux pays, en septembre dernier. De plus, une ou plusieurs équipes unifiées pourraient participer aux JO de Tokyo en 2020.

Biathlon – Pyeongchang 2018 Winter Olympics – Mixed Relay Final – Alpensia Biathlon Centre – Pyeongchang, South Korea – February 20, 2018 – Martin Fourcade of France finishes.REUTERS/Toby Melville

5 – Jeux olympiques – Biathlon : le tsunami Fourcade

Rarement un homme avait autant dominé sa discipline. Cette année, Martin Fourcade a tout fait et tout gagné, ou presque. Porte-drapeau de la France aux JO de Pyeongchang, il arrive aux Jeux en pleine confiance. Il réalise un hiver magistral avec quinze podiums en quinze courses. Mais lors de la première épreuve le sprint, il rate son tir couché, et finit huitième. Il remporte ensuite la poursuite, la mass-start puis le relais mixte. Il termine cinquième de l’individuel et du relais hommes.

En 2018, Martin Fourcade a battu tous les records : triple champion olympique, il devient le Français le plus titré aux JO, été et hiver confondu. Le seul, avec Jean-Claude Killy en 1968, à remporter trois médailles d’or la même année. Victorieux de son septième gros globe consécutif, il bat le record d’ Ole Einar Bjørndalen, le dieu du Biathlon. Grâce à sa victoire, la France devient la nation la plus titrée de l’histoire de ce sport. Avec son quatrième « Grand Chelem », c’est à dire remporter à la fois la Coupe du monde de l’individuelle, du sprint, de la poursuite et de la mass start, il réalise un explot inégalé, puisque le seul à avoir réussi cet exploit est Raphaël Poirée, qui ne l’a fait qu’à une reprise.

Les handballeuses françaises ont remporté le premier championnat d’Europe de leur histoire face à la Russie (24-21), le 16 décembre 2018.Charles Platiau/Reuters

6 – Handball : Les Françaises sur le toit de l’Europe

En 2017, les Françaises étaient devenues championnes du monde de Handball pour la deuxième fois de leur histoire. En 2018, les Bleues ont réalisé un autre exploit : remporter le titre européen, le plus difficile à conquérir, à domicile. Et pourtant, la France débute par une défaite (23-26) face à la Russie, à Nancy. Après une victoire large (30-21) face à une faible équipe de Slovénie, les Françaises l’emportent difficilement (25-20) face au Monténégro. La France est qualifiée pour le tour principal, à Nantes. Les Bleues se défont du Danemark, font match nul contre la Suède, et l’emportent largement contre la Serbie.

Qualifiées pour les demi-finales, la France bat (27-21) les Pays-Bas et recontreront… la Russie en finale. Le remake du premier match va pourtant se dérouler tout autrement. La France domine tout le match mais ne fait pas le break. À la mi-temps, la France mène 13-12. 5 minutes après le retour des vestiaires, Alisson Pineau est exclue suite à un tir de pénalty trop près du visage. Avec le soutien du public de Bercy, les Françaises accélèrent la cadence. Victoire 24-21. Mondial+Euro, ces dames suivent les traces des Experts.

Loïc Peyron célèbre sa première victoire sur la Route du Rhum lundi 10 novembre 2014.AFP PHOTO / NICOLAS DERNE

7 – Voile – Route du Rhum : duel dans la nuit

7 minutes 08. 428 secondes. Dans la nuit guadeloupéenne, le mano-a-mano de Francis Joyon et François Gabart restera dans l’histoire de la voile. D’un côté, Francis Joyon, 62 ans, vieux loup de mer, une Transat anglaise, un Trophée Jules-Verne au compteur. Il navigue sur IDEC Sport, un bateau de 2006. De l’autre, François Gabart, 35 ans, vainqueur du Vendée Globe, de la Transat anglaise et de la Jacques-Vabre, est pour sa part sur le MACIF, un géant des mers de 2015. Bref, deux palmarès bien remplis pour un scénario exaltant. Jamais une victoire ne s’était jouée dans un finish aussi serré depuis 40 ans et la mythique première édition en 1978.

Mieux parti, Gabart compte jusqu’à 140 miles d’avance. Mais handicapé par la perte d’un safran et un foil cassé, Joyon revient petit à petit sur Gabart. À 00h27, le jour de l’arrivée, il y a 17 minutes d’écart entre les deux skippers. Joyon rase la pointe du Vieux Fort, entre Basse-Terre et les Saintes. Gabart s’écarte. À 12 miles de l’arrivée, Joyon prend la tête. Mais un cordage se prend dans son safran à tribord. Gabard revient petit à petit. Le vent est nul. À 1 mille de la ligne, Francis Joyon ne mène que de 200 mètres. Au final, il passe la ligne, 7 minutes avant son concurrent. Il bat, en même temps, le record de la précédente édition, en 7 jours, 14 heures, 21 minutes et 47 secondes.

Mercedes’ Lewis Hamilton celebrates with team members after winning the race.REUTERS/Ricardo Moraes

8 – Formule 1 : Hamilton, au sein des cinq

Personne ne pensait, il y a dix ans, le record de Michaël Schmacher, et ses sept titres mondiaux, atteignable. Ce 25 novembre 2018, Lewis Hamiton n’en a jamais été aussi près. Avec un cinquième titre mondial, Hamilton égale Fangio. Pourtant, cette saison n’a pas été une partie de plaisir. Les premières courses sont dominées par Sebastien Vettel. Hamilton doit attendre la quatrième course de la saison pour remporter une victoire, à Bakou, au Grand prix d’Azerbaidjan, et reprendre la tête du championnat.

Il la garde jusqu’au Canada, où il finit cinquième. Ce début d’été est fait de victoires de part et d’autres pour Vettel et Hamilton. Jusqu’au Grand Prix d’Allemagne, où Vettel doit abandonner, suite à une sortie de piste et où Hamilton s’impose après être parti de la quatorizième place. Tel un cannibale, il ne laissera plus une miette à ses concurrents. Mis à part la Belgique, les États-Unis et le Mexique, Hamilton remporte huit Grands prix sur onze à partir de la mi-Juillet. Lewis Hamilton est sacré au Grand prix du Mexique, où il termine quatrième. En 2019, il a l’occasion de se rapprocher encore plus d’un record historique.

 

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