Le geste de Sadio Mané pour la construction d’un lycée dans son village natal est d’une haute portée. Elle doit être appréciée à sa juste valeur pour ce qu’il constitue d’exemple. Si les nombreuses stars que compte notre si petit pays lui emboîtaient le pas, le système éducatif ne s’en porterait que mieux.
De seigneur dans les rectangles verts, Sadio Mané est devenu seigneur auprès des couches les plus défavorisées. Au vu de ses œuvres sociales, le meneur des Lions ne se satisfait pas que de ses exploits sur le plan professionnel ; il ambitionne parallèlement à apporter un tant soit peu de confort dans la vie sociale de ses compatriotes.
Le chèque de 150 millions octroyé à son village natal atteste de la philanthropie de l’homme qui n’est pas à son premier coup d’essai. Il faut rappeler que bien avant ce projet de lycée, Sadio Mané avait financé la construction d’une grande mosquée dans la commune de Bambaly d’où il est originaire. Ces infrastructures citées, qui ne sont que la partie visible de l’iceberg, pourraient et devraient inciter les autres stars à apporter leur contribution à la construction de ce pays.
Cette philosophie de partage est en effet un dénominateur commun chez ces grands hommes qui représentent fièrement leurs pays à travers le monde. Pour rappel, la star sénégalaise de la NBA Gorgui Sy Dieng avait alloué une somme de 100 millions à l’hôpital de Diamniadio en sus des camps de basketball qu’il offre gracieusement aux jeunes talents chaque année.
Au lieu de se ronger le sang pour des primes de match, insignifiantes comparées à ce qu’ils gagnent dans leurs clubs, les stars de l’étoffe de Sadio Mané investissent à la hauteur de leurs moyens pour mettre leurs jeunes frères dans un minimum de confort.
Assurément, les élèves qui étudieront dans cet établissement ne manqueront de rien et seront dans une situation qui n’aura rien à envier aux lycées modernes généralement financés par les bailleurs. Du moins sur le plan éducatif, le geste de l’attaquant vedette de l’équipe nationale de football permettra de réduire la fracture entre le centre et la périphérie notamment en termes d’équipements.
Si tout ce que nous comptons comme joueurs internationaux dans l’équipe avait suivi leur meneur de jeu, cela résoudrait beaucoup de problèmes. Peu importe le secteur ciblé, si Kara Mbodj, Idrissa Gana Guèye, Ismaila Sarr, Kalidou Koulibaly entre autres, avaient investi sur un établissement d’utilité publique dans leurs localités respectives, le Sénégal ne s’en porterait que mieux.
Au-delà des joueurs, cet appel à contribution doit s’étendre à tous les champions économiques du pays. Tout comme les joueurs ne doivent pas se cacher derrière la fiscalité très lourde des pays où ils évoluent, nos champions économiques devraient pouvoir aller au-delà de leur responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) et contribuer personnellement à l’essor de leurs terroirs d’origine. Si l’on atteint ce « chacun pour soi, le président pour tous ».