Une taxe sur les boissons sucrées est entrée en vigueur au Royaume-Uni, ce vendredi 6 avril. Les autorités britanniques emboîtent ainsi le pas à la France, la Norvège et le Mexique afin de lutter contre l’obésité et la carie dentaire chez les enfants.
Désormais, les Britanniques devront donc débourser entre 18 pence (0,21 euros) de plus pour une boisson sucrée d’un litre qui contient entre 5 et 8 grammes de sucre pour 100 millilitres. Les boissons qui renferment un taux de sucre dépassant les 8 grammes aux 100 millilitres seront, elles, taxées d’un montant de 24 pence (0.28 euros). Le gouvernement britannique table sur quelques 240 millions de livres sterling (274 millions d’euros) de recette par an. Des bénéfices qui lui permettraient de financer des installations sportives et les clubs de petit-déjeuner (« breakfast clubs »).
Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat à la Santé publique, Steve Brine a déclaré : « Nos adolescents consomment en moyenne l’équivalent d’une baignoire remplie de boissons sucrées chaque année, ce qui contribue au développement inquiétant de l’obésité dans le pays. » A travers cette initiative, l’objectif est double pour le gouvernement britannique : réduire la consommation en encourageant les consommateurs à aller vers des boissons moins sucrées et inciter l’industrie des boissons gazeuses à se renouveler en réduisant la teneur en sucre ajouté et en offrant des produits plus sains.
Coca-Cola et Pepsi persistent
Depuis l’annonce de cette taxe, il y a deux ans, certaines des marques les plus vendues Outre-manche comme Fanta, Ribena ou encore Lucozade ont pris leurs dispositions pour réduire la teneur en sucre de leurs produits et ainsi éviter la taxe. Les géants du secteur, Coca-Cola et Pepsi, refusent de modifier leur recette même concernant les plus sucrées qui peuvent contenir jusqu’à plus de 10 grammes par 100 millilitres.
En France, depuis 2012, une taxe similaire existe. L’ensemble des boissons contenant du sucre ajouté sont taxées. Un amendement datant d’octobre 2017 est même venu durcir la taxe initiale qui était jugée trop conciliante avec les industriels. Aujourd’hui, la taxation se déclenche dès le premier gramme de sucre pour 100 millilitres et atteint un montant d’une vingtaine d’euros pour 100 litres d’une boisson comportant plus de 11 grammes de sucre pour 100 millilitres.
Les effets de la taxation sont mitigés. Un rapport parlementaire rendu public en 2016 montre que les ventes n’ont baissé qu’au cours de l’année 2012 et que désormais le marché est stable. L’exemple du Mexique montre néanmoins que lorsque la taxe atteint des montants élevés, les ventes chutent, et même au niveau des ménages les plus défavorisés.
(avec AFP)