Royaume-Uni: les députés votent «non» aux alternatives à l’accord de Brexit

Le Parlement britannique a voté contre les quatre options alternatives à l’accord de retrait du gouvernement négocié avec Bruxelles, accord qu’ils ont rejeté trois fois déjà. Après avoir déjà voté contre 8 alternatives la semaine dernière, les parlementaires ont rejeté les nouvelles motions qui proposaient, entre autres, de maintenir des liens étroits avec l’Union européenne ou bien de stopper le Brexit pour éviter une sortie sans accord le 12 avril prochain.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix, et notre envoyée spéciale,Anissa El Jabri

Malgré ce nouveau coup d’épée dans l’eau, une tendance se précise : cette fois-ci, en plus de l’option proposant un référendum de confirmation, les deux alternatives qui ont recueilli le plus de voix sont celles d’un Brexit assorti d’une union douanière et celle d’un marché commun revisité.

La première option a échoué de près 276 voix contre, 273 pour. Les quelques voix qui ont manqué pour une majorité pour l’union douanière sont celles des indépendants et celles surtout des travaillistes. En cause, la consigne surprise de Jeremy Corbyn de refuser l’union douanière et voter pour le marché unique, comme si les deux partis poursuivaient désormais le même but : pousser la Première ministre sans solution à déclencher des élections générales, scrutin dont ils espèrent sortir gagnants. peu de députés conservateurs y sont favorables car ils estiment que ça ne résoudrait pas l’impasse actuelle et craignent d’être punis par l’électorat à cause de la mauvaise gestion du Brexit.

La deuxième option était défendue par le député conservateur Nick Boles qui dans un geste théâtral a annoncé dans la Chambre qu’il quittait son parti par dépit de voir les conservateurs refuser tout compromis autour d’un Brexit plus doux conservant des liens étroits avec l’UE. Une colère d’ailleurs partagée par d’autres élus de l’opposition face à l’incapacité du Parlement de sortir de l’impasse par manque de flexibilité.

Enfin, dernière observation : pas une option n’a atteint le seuil des 286 voix. C’est le score obtenu par Theresa May vendredi dernier lors du troisième vote sur l’accord de retrait. Ce résultat renforce, temporairement, la position de Theresa May qui peut à nouveau rappeler qu’un accord existe déjà, son texte négocié depuis novembre avec l’UE, et pourrait le représenter une quatrième fois au vote des parlementaires.

De leur côté, les députés espèrent toujours accorder leurs violons et envisagent un troisième tour de votes indicatifs mercredi. Mais auparavant un véritable conseil de guerre a été prévu ce mardi entre Theresa May et ses ministres qui vont s’enfermer à Downing Street pendant cinq heures pour tenir deux réunions de cabinet et tenter de se mettre d’accord sur une réponse à ce nouveau développement.

À l’annonce des résultats, le ministre du Brexit Stephen Baclay n’a eu qu’un seul commentaire : « faute de solution alternative, la Grande-Bretagne devra quitter l’UE dans onze jours, sans accord. »

 

Rfi