Royaume-Uni: Theresa May prépare son départ du 10, Downing Street

Theresa May devrait annoncer la date de son départ du gouvernement ce vendredi. Selon ses ministres, la cheffe du gouvernement aurait cédé à la pression de son parti avant de se voir pousser dehors.

Theresa May, qui a passé la nuit dans sa circonscription de Maidenhead, doit revenir à Downing Street ce vendredi matin et rencontrer Graham Brady, le président du « Comité 22 », l’instance qui représente les députés conservateurs sans portefeuille.

La cheffe du gouvernement devrait démissionner en tant que leader du parti et donner une date pour le lancement de la course à sa succession. Mais ça ne serait pas avant le 10 juin pour laisser le temps à la dirigeante d’accueillir le président américain Donald Trump qui effectue une visite d’Etat du 3 au 5 juin au Royaume-Uni.

Sous pression et sans autorité depuis des mois, Theresa May avait déjà promis à son camp qu’elle partirait une fois son projet de loi sur le Brexit voté au Parlement, mais sa tentative de modifier le texte en donnant des gages au parti d’opposition travailliste – et notamment en cédant sur la possibilité de voter sur un second référendum – a provoqué une violente rébellion cette semaine, et nombre de ses ministres qui s’étaient jusque-là efforcés de rester loyaux ont fini par l’abandonner un par un.

Un long processus de désignation

Le processus de désignation d’un successeur se fait en deux étapes : d’abord les candidats doivent avoir l’appui d’au moins deux députés conservateurs pour entrer dans la course, ce sont alors les parlementaires qui votent jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que deux candidats restants en lice.

Ensuite ce sont les membres du Parti conservateur qui les départagent lors d’un vote postal. Le tout peut durer jusqu’à six semaines, ce qui veut dire que le parti pourrait avoir un nouveau leader et le pays un nouveau Premier ministre à la fin du mois de juillet.

Boris Johnson en favori

Parmi les candidats, on compte une bonne partie des ministres de Theresa May qui sont déjà virtuellement en campagne. Boris Johnson, l’ex-chef de la diplomatie est donné grand favori, il est très populaire auprès des électeurs tories et des membres du Parti conservateur mais cette personnalité poil-à-gratter s’est fait de solides ennemis parmi les députés dont un groupe qui s’est baptisé « Stop BORIS » et qui entend tout faire pour qu’il ne passe pas la première étape.

rfi