Il y a comme un air de déjà vu au Royaume-Uni. A onze jours du 29 mars, le pays s’apprête à vivre une nouvelle semaine cruciale. Les députés britanniques doivent se prononcer, pour la troisième fois, sur l’accord de sortie de l’Union européenne. La semaine dernière, le texte a été rejeté par 391 voix contre 242. Pour l’heure, rien ne dit que Theresa May pourra obtenir une majorité, le jeu reste ouvert.
L’incertitude est tellement grande que deux ministres britanniques ont même émis l’hypothèse que Theresa May renonce à soumettre son accord de retrait au vote des députés.
Le texte ne sera présenté que si le gouvernement a la certitude qu’il recueillera un nombre suffisant de voix, affirme le ministre des Finances Philip Hammond.
Même tonalité du côté de son homologue chargé du Commerce international : pour Liam Fox, il « sera difficile de justifier d’organiser un vote si on est sûrs de le perdre ».
Car pour l’instant, le compte n’y est pas. Theresa May a besoin de convaincre 75 parlementaires supplémentaires pour l’emporter. Fidèle à elle-même, dans une tribune au Sunday Telegraph, elle a de nouveau prévenu que le Royaume-Uni pourrait se retrouver coincé sans pouvoir quitter l’UE pendant des mois, voire des années.
Une menace dont elle espère qu’elle finira par faire plier les députés du DUP nord-irlandais, son allié au Parlement, et les eurosceptiques purs et durs de son parti, pressés d’en finir avec l’Union européenne.
De son côté, Jeremy Corbyn trouve « ridicule » que le texte soit présenté une troisième fois aux députés. En cas de nouveau rejet, le chef du parti travailliste n’a pas renoncé à son idée de renverser le gouvernement.
Rfi