Le XV de France, dernière équipe invaincue dans le Tournoi, peut espérer remporter son premier Grand Chelem depuis 2010, le dixième de son histoire. Pour ça, il faudra battre l’Angleterre, samedi 19 mars au Stade de France.
Dans le rétroviseur, le premier Grand Chelem des Bleus remonte à 1968. Il faudra attendre neuf années pour voir les Français renouveler l’exploit. À neuf reprises durant l’histoire du Tournoi, la France est parvenue à faire le Grand Chelem. La dernière fois, c’était en 2010, face aussi à l’Angleterre (12-10). Une performance qui consacre toujours de grands joueurs et de grands capitaines.
« C’est un match comme un autre »
En 2010, – comme aujourd’hui -, les Anglais qui restaient sur quatre victoires face aux Bleus n’avaient rien à gagner, mais comptaient bien priver les hommes de Marc Lièvremont du Graal. « On veut gâcher la fête, priver la France du Grand Chelem, et réduire le Stade de France au silence », avait prévenu Mike Tindall. Sous la pluie, les coéquipiers de Thierry Dussautoir ne s’étaient pas écroulés dans ce Crunch* décisif (*nom donné à une rencontre entre l’Angleterre et la France, ndlr). Le XV de la rose dominait la deuxième mi-temps, mais la défense de l’équipe de France tenait bon. Le XV de France s’imposait pour la vingt-cinquième fois dans le Tournoi, réussissant ainsi le neuvième Grand Chelem de son histoire.
Samedi, pour Romain Ntamack ce sera « un match comme un autre ». « On parle beaucoup du Crunch, c’est vrai. On l’aborde comme les autres matches face aux grandes nations. Il n’y a pas de particularité là-dessus. Les France-Angleterre, c’est toujours de grands matches, ils sont toujours très durs à battre. Ce week-end, ils vont nous donner pas mal de fil à retordre », souligne le demi d’ouverture au sein du Stade toulousain.
Priver le Bleus de Grand Chelem
Grégory Alldritt, le troisième ligne des Bleus, affirme que l’Angleterre est une équipe qui a « du caractère ». « On sait qu’ils vont venir sans ambition de victoire finale, certes, mais si on retournait la situation, on serait les premiers à vouloir les priver de Grand Chelem à Twickenham. La motivation pour eux, elle est toute trouvée », assure Alldritt. « C’est une équipe qui possède de grands joueurs. Elle a quand même fait un sacré match contre l’Irlande à un joueur de moins (défaite 32-15 avec un joueur exclu au bout de deux minutes, NDLR). On sait que ça va être compliqué. Le Crunch, c’est toujours un match compliqué, il y a un contexte spécial autour de ce match. On sait que ce ne sera pas facile », affirme le joueur de La Rochelle (24 ans, 30 sélections).
La France avait chuté face aux Anglais lors des Coupes du monde 2003 et 2007 en demi-finale. En 2009, lors du Tournoi des six nations, grisé par son succès courageux mais trompeur contre le pays de Galles (21-16), le XV de France subit une véritable humiliation pour son premier déplacement à Twickenham depuis la prise de fonctions de l’entraîneur Marc Lièvremont (34-10). Sous les rires de 80 000 spectateurs, les Anglais pourtant moribonds infligent un cuisant 29 à 0 en première période à des Français dépassés. Le sélectionneur Fabien Galthié l’assure : « Nous avons appris de nos défaites et de nos deuxièmes places » dans les Tournois précédents.
Cette nouvelle génération, qui compte dans ses rangs Antoine Dupont, désigné Meilleur joueur du monde World Rugby en 2021, saura-t-elle relever le défi ?
RFI