Comme dans le dossier iranien, la France veut dans le dossier ukrainien se poser en médiateur. « Dépasser les malentendus avec la Russie »: Emmanuel Macron avait donné le ton cette rentrée en recevant le président russe. La France va tenter de concrétiser ce lundi sa volonté de rapprochement avec Moscou avec un objectif, régler le conflit ukrainien. Les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays se retrouvent ce lundi dans la capitale russe.
C’est un premier geste, « une forme d’audace mais une audace réfléchie », dit le ministre des Affaires étrangères. Jean-Yves Le Drian connaît bien les réserves sur une politique de détente vis à vis de la Russie, aussi le chef de la diplomatie française l’assure: il a toujours à l’esprit les sujets de défiance, comme les ingérences de Moscou en Europe.
Maintenant, avec cette réunion du Conseil de coopération franco-russe (format 2+2) sur la sécurité pour la première fois depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, le signe symbolique mais concret est là. La France veut tourner la page des sanctions : « depuis 2014 il n’y a pas d’avancées, on est sur un statu quo stérile » juge le chef de la diplomatie française.
De quoi parleront les ministres français et leurs homologues russes ? De la Syrie, de l’Iran, mais aussi et surtout de l’Ukraine, précise notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot, avec une nouvelle donne, l’échange de prisonniers très importants qui a eu lieu il y a quelques jours et qui pourrait être le prélude à une relance des négociations dans ce dossier complétement gelé depuis les accords de Minsk en 2015.
La séquence s’annonce aussi très positive pour Vladimir Poutine. Avec les crispations autour de la réforme des retraites, les manifestations pro-démocratie dans les rues de Moscou, la perspective de la levée des sanctions européennes, serait aussi une bonne nouvelle pour le président russe qui cherche à sortir de son isolement diplomatique.
Pour y parvenir, il faudra avancer sur le dossier ukrainien : sur le déminage, sur le retrait des armes lourdes et aussi sur le volet politique des accords de Minsk.
rfi