L’ancien député Dmitri Goudkov a préféré fuir la Russie par crainte de poursuites judiciaires. Brièvement arrêté la semaine dernière dans une affaire de loyers impayés, l’opposant se trouve à présent en Ukraine. À l’approche des élections législatives de septembre, le pouvoir est accusé de vouloir « faire le ménage » dans les rangs de l’opposition.
De notre correspondant à Moscou,
C’est une fois la frontière passée, à l’approche de Kiev, la capitale ukrainienne, que Dmitri Goudkov l’a annoncé publiquement sur les réseaux. « Plusieurs sources proches de l’administration présidentielle m’ont fait comprendre que si je ne quittais pas le pays, les poursuites criminelles fabriquées contre moi se poursuivraient jusqu’à mon arrestation », écrit l’ancien député sur son compte Telegram.
La semaine dernière, Dmitri Goudkov a été arrêté dans le cadre d’une affaire de loyers impayés. Une affaire pour laquelle il encourait jusqu’à cinq ans de prison. Libéré contre toute attente au bout de deux jours, l’opposant âgé de 41 ans a donc préféré fuir le pays « avec le soutien et l’accord », précise-t-il, de ses amis et de sa famille.
Selon l’agence Interfax, de nouvelles mesures judiciaires pourraient être prises à son encontre pour avoir enfreint une assignation à rester sur le territoire, accusation que conteste son avocat. Dmitri Goudkov avait annoncé en avril dernier son intention de se présenter aux élections législatives de septembre.
Arrestations et perquisitions en série
Depuis l’arrestation etla condamnation d’Alexeï Navalny, l’étau judiciaire ne cesse de se resserrer autour de l’opposition à Vladimir Poutine. La semaine dernière, un autre candidat potentiel aux élections législatives de septembre, Andreï Pivovarov, a été arrêté alors qu’il se trouvait dans un avion sur le point de décoller. Ancien directeur de l’ONG Open Russia, il a été placé en détention pour deux mois et encourt plusieurs années de prison pour avoir collaboré avec une organisation classée « indésirable ».
Arrestations, perquisition, assignations à résidence… Les mesures répressives se multiplient depuis plusieurs mois – à commencer bien sûr par l’arrestation et la condamnation à deux ans et demi de prison ferme d’Alexeï Navalny en février dernier. Au sein de l’opposition, on accuse les autorités de vouloir « faire le ménage » dans ses rangs à l’approche des élections – soit en plaçant les opposants en prison, soit en les poussant à l’exil.