Rwanda: violences dans le camp de réfugiés congolais de Kiziba

Au Rwanda, des échauffourées ont éclaté dans le camp de réfugiés congolais de Kiziba. Une personne a été tuée et 23 autres interpellées par la police rwandaise. Un évènement sur lequel est revenu le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU.

Pour le HCR, c’est avant tout aux réfugiés congolais de faire preuve de retenue. Depuis lundi, ces derniers s’opposaient à la présence de la police rwandaise dans le camp, ils disaient craindre l’arrestation des membres du comité représentant les réfugiés dont Kigali venait d’annoncer la dissolution. Ces réfugiés affirmaient également ne pas vouloir de la présence de la police rwandaise, car elle avait réprimé une manifestation en février faisant onze morts selon le HCR, quinze selon les réfugiés.

L’agence onusienne ne mentionne pas ces deux évènements, mais insiste sur le caractère légitime de la présence de la police rwandaise dans le camp depuis le 20 avril dernier et sur la nécessité pour les réfugiés de dialoguer avec le gouvernement rwandais. « Le HCR reconnaît le droit de la police rwandaise à se déployer sur tout le territoire et appelle les réfugiés au calme », stipule ce communiqué qui parle de provocations auxquelles la police rwandaise dit avoir à faire face. La police assurait même avoir été menacée par les réfugiés avec des objets contondants pour justifier l’utilisation de la force.

Le comité des réfugiés de Kiziba affirme avoir demandé à Kigali et au HCR depuis février à pouvoir lancer un programme de rapatriement volontaire pour de multiples raisons : l’obligation de s’enrôler dans un programme rwandais, la réduction de leur assistance mensuelle à moins de six euros par mois ou encore le harcèlement que les réfugiés disent subir de la part de la police rwandaise.

Leur première manifestation le 20 février dernier avait réuni quelques 700 réfugiés et coûté la vie à au moins 11 d’entre eux. Dans un communiqué jeudi 3 mai, le HCR a reconnu que « certains réfugiés avaient part de cette demande par désespoir » mais l’agence onusienne les exhorte à prendre une décision informée et à « ne pas se laisser manipuler par des rumeurs ».

 

rfi