Les pilotes allemands de la compagnie à bas coûts Ryanair rejoindront vendredi la grève des pilotes basés en Irlande, Suède et Belgique, a annoncé mercredi le principal syndicat allemand.
« Nous ne voyons pas chez Ryanair la volonté de s’engager dans de réelles négociations salariales », a déclaré Martin Locher, président du syndicat Vereinigung Cockpit, qui demande de meilleures conditions contractuelles et une hausse des salaires.
Le principe de la grève avait été approuvé fin juillet par un vote des membres de Cockpits à 96 % qui avait aussi fixé un ultimatum à Ryanair qui a expiré dans la nuit de lundi à mardi sans qu’un compromis n’ait été trouvé.
Le mouvement social, qui concerne quelque 400 pilotes basés dans dix aéroports allemands, débutera vendredi à 01H01 GMT (03H01 locale) et s’achèvera samedi à 00H59 GMT (02H59 locale).
« Ryanair a exclu toute hausse des dépenses de personnel. Parallèlement Ryanair n’a donné aucune indication sur les marges de manoeuvre pour trouver une solution. Ryanair est donc totalement responsable de l’escalade », a martelé Martin Locher.
Ryanair a prévu pour sa part une conférence de presse mercredi à 11H30 GMT (13H30 locale) à Francfort et pourrait y détailler l’ampleur des perturbations attendues vendredi au départ de l’Allemagne mais aussi des autres pays européens concernés.
Selon l’agence allemande dpa, 146 vols des 2.400 prévus en Europe vendredi avaient déjà été annulés avant l’annonce des pilotes allemands en raison des grèves annoncées en Irlande, Suède et Belgique ce jour-là.
Cockpit « regrette les conséquences (de la grève) pour les passagers, les équipages en cabines, le personnel au sol », a-t-il indiqué dans son communiqué, « les passagers peuvent s’adresser directement à Ryanair concernant leurs vols, car seule l’entreprise peut dire quels vols auront lieu ».
Le malaise au sein du groupe a éclaté au grand jour à la suite d’un sérieux problème de planning de pilotes en septembre 2017, qui a entraîné un grave conflit social et des annulations portant au total sur 20.000 vols dans les mois qui ont suivi.
Cette crise a poussé Ryanair à négocier un virage à 180 degrés en entamant des négociations avec des syndicats dans plusieurs pays, alors que la compagnie avait toujours refusé de les reconnaître.
En raison de la crise et des annulations de vols, le directeur général du groupe Michael O’Leary a renoncé à son bonus au titre de 2018, qui aurait pu atteindre un million d’euros.