La rencontre avec les chefs d’Etat des cinq pays sahéliens avait été annulée après une nouvelle attaque djihadiste survenue au Niger. Le sommet sur le Sahel voulu par Emmanuel Macron, annulé la semaine dernière après une attaque djihadiste au Niger, a été reprogrammé le 13 janvier 2020 à Pau pour réévaluer « les objectifs de l’engagement français » dans la zone, a annoncé, lundi 16 décembre, l’Élysée.
Les présidents des cinq pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie) ont « confirmé leur accord et leur disponibilité pour cette date », a précisé à l’AFP l’Elysée, qui n’avait, dans un premier temps, pas évoqué le cas de la Mauritanie. Devraient donc être présents les présidents du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, du Niger, Mahamadou Issoufou, et du Tchad, Idriss Déby, ainsi que celui de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazouani. « Ce sommet aura pour objectif de réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel. Il permettra également de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel », a précisé l’Elysée dans un communiqué.
A cette fin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le président du Conseil européen, Charles Michel, le vice-président de la Commission européenne et haut représentant pour les affaires étrangères, Josep Borrel, ont également été conviés, selon cette source. « Convocation »
La France fait depuis plusieurs mois des appels du pied à ses alliés européens pour qu’ils s’impliquent davantage dans la crise sahélienne. Le président français a indiqué vouloir repenser l’opération « Barkhane » « dans les prochaines semaines ».
Emmanuel Macron avait « invité » le 4 décembre les membres du G5 Sahel à le retrouver le 16 décembre pour un sommet à Pau, la ville où étaient basés sept des 13 soldats français de la force antidjihadiste « Barkhane » tués le 25 novembre au Mali. Le président français leur avait demandé de « clarifier » leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.
Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils « assument » publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des « visées néocoloniales ». Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences.
Mais le message avait été perçu comme une dégradante « convocation » par beaucoup dans les pays concernés.
Le 11 décembre, lors d’un entretien télévisé, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré avait critiqué « la forme et le contenu » de la déclaration de M. Macron sur cette réunion qui selon lui « ont manqué de tact ».
LeMonde